Jean-Hubert Martin, la liberté donne des ailes au commissaire

Il signait cette année-là Artempo au Palais Fortuny, supplantant de loin la biennale de Venise voisine, avec sa confrontation dynamique de l’art des cinq continents et de toutes les époques. Ce conservateur des musées nationaux français depuis 1969 a su imposer depuis longtemps l’originalité de ses approches multi et transculturelles, même s’il a dû batailler pour imposer l’exposition des « Magiciens de la terre » (1989) ou concevoir l’étonnante collection du château d’Oiron. Elles sont désormais des références.

Ces temps-ci, Jean-Hubert Martin n’arrête pas. De Moscou, où il négocie son contrat de commissaire de la prochaine biennale, à Fribourg, où il s’apprête à ouvrir une exposition Jean Crotti. Il parle de ses projets avec une énergie contagieuse. Il combine sa rigueur intellectuelle à une intuition visuelle redoutable dans des rencontres artistiques qui font mouche. On attend pour 2009 une exposition sur la double image réalisée à partir d’œuvres visuellement ambiguës. Dalí en sera le vortex, catalysant aussi bien des peintures de la Renaissance que des miniatures mogholes, des estampes japonaises que de l’art actuel. Une exposition transculturelle gourmande, la signature de Jean-Hubert Martin.