Acquise pour le Musée du Prado en janvier, La Résurrection de Lazare de Jusepe de Ribera fait l’objet d’un débat parmi les historiens de l’art. Si Sotheby’s assure que l’œuvre est de la main de l’Espagnol, l’ex-directeur du musée madrilène, Alfonso Pérez Sánchez, réfute cette attribution.
MADRID (de notre correspondant) - Vendue chez Sotheby’s le 25 janvier, La Résurrection de Lazare figurait sur le catalogue comme une œuvre de Jusepe de Ribera, dit le Spagnoletto (1591-1652). Ce tableau, acquis pour la somme de 1,8 million de dollars (14,5 millions de francs), est aujourd’hui conservé dans les réserves du musée. Son attribution a été remise en cause par le professeur et ex-directeur du Prado, Alfonso Pérez Sánchez. Spécialiste en peinture baroque espagnole et commissaire avec Nicola Spinosa de l’exposition consacrée à Ribera en 1992, Pérez Sánchez est catégorique : La Résurrection de Lazare n’a pas été peinte par Jusepe de Ribera. Pourtant, le catalogue de Sotheby’s fait référence à une “œuvre inédite de jeunesse de Jusepe de Ribera”, réalisée à Rome avant son départ pour Naples. Professeur et directeur du Musée de Capodimonte à Naples, Nicola Spinosa, qui travaille à une monographie de l’artiste, a même suggéré une date d’exécution comprise entre 1613 et 1615. Pour confirmer sa théorie, il a confronté le tableau en question avec Les Cinq Sens et a découvert une analogie dans la facture des personnages secondaires. Selon Pérez Sánchez, le tableau est “en très mauvais état et le visage du Christ révèle un repentir”. Ainsi, tout porterait à croire que “cette peinture de bonne facture, ténébriste et romaine” ait été “réalisée vers 1620 par un disciple du Caravage, peut-être du Nord, probablement français. La Résurrection de Lazare ressemble beaucoup au style de Tournier à qui une exposition est actuellement consacrée au Musée des Augustins de Toulouse. De toute façon, ce n’est pas un Ribera et il n’a rien à faire au Musée du Prado”, conclut-il. Pour l’instant, le tableau n’a été présenté ni à la commission d’acquisitions ni à la commission plénière de la Fondation dont le président, Eduardo Serra, a été averti de cette querelle d’attribution.
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Être ou ne pas être Ribera
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°130 du 29 juin 2001, avec le titre suivant : Être ou ne pas être Ribera