ROYAUME-UNI
Un Britannique affirme être en possession d’un portrait du dramaturge peint de son vivant.
Steven Wadlow, un laveur de vitre britannique, accumule les preuves selon lesquelles le tableau accroché dans son salon serait un portrait de Shakespeare. Il s’emploie depuis plus d’une décennie à confirmer son authenticité. Le tableau est une huile sur panneau et possiblement un portrait de Shakespeare à l’âge de 31 ans. L’auteur du tableau n’a pas été identifié. Certains historiens de l’art contactés par Steven Wadlow ont proposé deux noms : William Ségar et Robert Peake, indique-t-il sur son site web. Une couche importante de sur-peinture fait planer un doute sur l’intention du peintre, qui a semble-t-il essayé de masquer l’identité de Shakespeare.
La datation du tableau de Steven Wadlow a été confirmée grâce à l’analyse de la composition chimique des couches de peinture : il a bien été peint en 1595 alors que Shakespeare avait 31 ans. Des experts en costume et des historiens de l’art ont confirmé la date. Selon un chercheur, le tableau de Steven Wadlow pourrait alors être le portrait manquant auquel fait référence Le Portrait de Droeshout (1623), un des seuls portraits attestés de Shakespeare. La plupart des experts pensent en effet que la gravure de Droeshout est basée sur un portrait peint de l’artiste alors qu’il était encore en vie.
Le tableau de Steven Wadlow s’avère par ailleurs semblable au Portrait de Droeshout. D’abord pris pour un pastiche, le tableau a été comparé à la gravure par une société française d’analyse numérique de tableaux. L’analyse a révélé une grande similitude au niveau de la bouche et des yeux entre les deux portraits. Les experts de cette société émettent l’hypothèse selon laquelle il s’agirait d’un portrait de Shakespeare déguisé en fantôme du père d’Hamlet qu’il avait l’habitude d’interpréter.
Une expertise comparée avec un buste funéraire représentant Shakespeare semble également confirmer que le tableau de Steven Wadlow serait un portrait du dramaturge. En description du Buste commémoratif de l’Eglise de Stratford-upon-Avon, on peut lire un texte qui correspond au tableau de Steven Wadlow : « Le pourpoint boutonné, avec ses entailles ornementales (…) à l’origine peint en écarlate, les yeux noisette et les cheveux et la barbe auburn ».
Le Buste commémoratif de l’Eglise de Stratford-upon-Avon et le Portrait de Droeshout sont les seuls portraits avérés de Shakespeare. Tous deux sont des représentations posthumes réalisées 7 ans après sa mort. Il existe une dizaine de portraits présumés qui représentent le poète dont le Portrait de Chandos de 1610 attribué à John Taylor à la National Portrait Gallery (Londres) et le Portrait Cobbe de 1610 conservé au Hatchlands Park (Surrey). S’il est avéré que le tableau de Steven Wadlow est bien un portrait de Shakespeare, ce serait la première représentation de l’artiste et le seul portrait peint de son vivant.
Le tableau de Steven Wadlow a été acquis dans les années 1960 par Peter Wadlow, le père de Steven Wadlow qui travaillait comme antiquaire et conservateur. Ce n’est qu’en 2012 que le père décroche la peinture du salon familial et appelle son fils : « Shakespeare ressemble au type au-dessus de la télé ! », s’exclame-t-il après avoir regardé un documentaire sur le dramaturge.
Malgré les éléments apportés par Steven Wadlow, la communauté universitaire ne semble pas convaincue de l’origine du tableau. Steven Wadlow est suivi par une équipe de tournage qui l’accompagne dans ses recherches, il espère trouver une chaîne qui acceptera de diffuser ses images.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Est-ce un portrait de Shakespeare ?
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €