Edvard Munch, prince de Norvège

Les deux musées principaux de la capitale, Oslo, exposent chacun l’œuvre la plus célèbre de ce peintre, en quelque sorte la Joconde locale, à savoir Le Cri (1893). Si l’on connaît le pedigree de la version qui se trouve à la Galerie nationale, ce n’est pas le cas pour celle qui trône au nouveau Musée Munch (ouvert en 2021). Ici, à l’aide d’une mise en scène théâtrale – une salle plongée dans une lumière tamisée – l’œuvre a l’allure d’une apparition, d’une icône à laquelle les visiteurs rendent hommage. Puis, on découvre, dans ce bâtiment d’une architecture spectaculaire – il est légèrement incliné –, un ensemble impressionnant de travaux de Munch, y compris les décors monumentaux pour l’Université d’Oslo (1916-1917). Ailleurs, on y voit d’autres artistes de son temps, comme les expressionnistes allemands, inspirés par le peintre norvégien. Dans la Galerie nationale, inaugurée en 2022, Le Cri et les autres œuvres les plus connues de Munch – La Madone, Les Filles sur le pont, La Danse de la vie, L’Enfant malade– ont également leur propre salle. Le musée possède la plus grande collection d’art norvégien dans le monde, déployée aux côtés de quelques artistes internationaux comme Claude Monet, Berthe Morisot ou Picasso. Cependant, le point fort de cette institution est une présentation permanente de 5 000 objets, comprenant aussi bien du design que de l’artisanat. La scénographie éblouissante offre au spectateur des rencontres inattendues : des robes, des meubles décorés, des affiches, des chaises, des souliers, des photos de mode ou encore les period rooms, ces transpositions ou ces réinventions d’intérieurs historiques dans un cadre muséal. Autrement dit, une vraie plongée dans la culture de ce pays.