La porte de Brandebourg, à Berlin, symbole du classicisme allemand,mais aussi monument emblématique de la nouvelle capitale, est en cours de restauration. Les travaux, qui devraient s’achever à l’occasion du prochain anniversaire de la réunification allemande – le 3 octobre 2002 –, suscitent de nombreux débats, notamment concernant la couleur de la construction.
BERLIN (de notre correspondante) - À l’instar du débat qui a agité Rome au moment des grandes campagnes de restauration de ses monuments pour le Jubilé (lire le JdA n° 96, 16 janvier 2000), Berlin est actuellement secouée par une controverse dont la porte de Brandebourg est le cœur. Construite sous les ordres de Carl Gotthard Langhans entre 1788 et 1791, puis couronnée deux ans plus tard par le quadrige de la Victoire de Johann Gottfried Schadow, elle s’est parée depuis quelques semaines d’une bâche occultant la restauration en cours. Dépassant la polémique concernant le sponsor de l’opération – Deutsche Telekom – qui a souhaité utiliser cette bâche comme espace publicitaire, ce qui a entraîné le retard du début des travaux, le véritable débat qui divise les experts est centré sur la question de la couleur du monument. Fréquemment abordé au cours des deux derniers siècles, ce problème n’a toujours pas trouvé de solution définitive. En effet, les Berlinois ont vu ce monument emblématique de leur ville changer régulièrement de couleur. La porte de Brandebourg a arboré pendant quelques années, de 1791 à 1804, une imitation de marbre – matériau trop coûteux pour les finances prussiennes d’alors. Par la suite, elle a été proche du “café au lait”. Au moment de la reconstruction de la porte en 1867-1868, le gris et ses nuances ont remporté l’adhésion de tous. Les années 1926-1927 ont auguré une nouvelle ère en libérant le monument de tout enduit : ainsi est apparue au grand jour la pierre arénifère de la porte de Brandebourg, brune et veinée de gris, poreuse et irrégulière.
Souhaitant fédérer le public et recueillir l’avis des Berlinois, les responsables du chantier ont mis à disposition leurs quatre propositions pour la nouvelle porte. Si les visiteurs sont invités à manifester leur préférence, la décision finale sera prise par une commission d’experts. Pendant que les citoyens participent avec beaucoup d’enthousiasme à ce pseudo-référendum, un symposium, réuni à la mi-octobre, a mis en lumière l’importance décisive du choix de la future teinte. Les nombreuses interventions que la porte a subies ont anormalement endurci la pierre et elle est devenue extrêmement friable. En attendant la décision des autorités allemandes, la question de la couleur du symbole de la nouvelle capitale allemande reste encore en suspens.
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Couleur à revoir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°137 du 23 novembre 2001, avec le titre suivant : Couleur à revoir