Après un passage remarqué au Musée d’Orsay, le conservateur remplacera Catherine Pégard à la présidence de l’Établissement public du château de Versailles.
Paris. Leribault à Versailles : c’est la fin d’un feuilleton que l’Élysée souhaitait voir s’achever seulement après les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Pour justifier le maintien de Catherine Pégard à la tête du château, alors que celle-ci exerce aujourd’hui ses fonctions au-delà de la limite d’âge, l’échéance olympique avait été brandie par Rima Abdul Malak, ex-ministre de la Culture, comme justification de cette longévité à la présidence : le domaine accueillera en effet cet été les épreuves d’équitation. En janvier 2023, le sénateur de la majorité présidentielle François Patriat tentait de glisser un « amendement Pégard » dans le projet de loi relatif aux JO 2024, suscitant un tollé au Palais du Luxembourg. Il aura fallu un an pour que l’exécutif prenne acte du rejet du « fait du prince », et réoriente son choix sur Christophe Leribault pour la présidence de l’Établissement public du château, du musées et du domaine de Versailles. Révélée par le quotidien La Lettre le 9 février, cette nomination n’avait fait l’objet d’aucune confirmation officielle à l’heure où le Journal des Arts était mis sous presse. Le nom de Christophe Leribault détonne, et rassure, par comparaison avec celui des personnalités envisagées jusqu’alors par l’Élysée. Les noms des anciens ministres Jean-Michel Blanquer et Jean-Baptiste Lemoyne, de l’ancien conseiller politique de Nicolas Sarkozy Camille Pascal, ou du diplomate Jean d’Haussonville, directeur du domaine de Chambord, ont ainsi été évoqués.
À ces divers profils politiques, c’est donc un expert du monde muséal respecté et apprécié qui aura finalement été préféré : c’est la première fois depuis le mandat de l’historien Jean-Pierre Babelon (disparu le 2 février [lire p. 9]) qu’un conservateur du patrimoine dirigera Versailles. La nomination du haut fonctionnaire Hubert Astier en 2003 avait créé un précédent. Suivront Catherine Albanel, Jean-Jacques Aillagon et Catherine Pégard.
Pour rejoindre Versailles, Christophe Leribault devra quitter la présidence de l’Établissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie, qu’il avait rejoint en octobre 2021. Il y avait lancé le projet « Orsay grand ouvert », un programme de grands travaux qui débuteront en 2025, afin de répondre aux enjeux des flux touristiques et développer un pôle de recherche associé au musée. Il avait auparavant dépoussiéré l’image du Petit Palais, le Musée des beaux-arts de la Ville de Paris qu’il a dirigé une décennie durant, en y faisant entrer l’art contemporain et en modernisant sa médiation.
Son arrivée à Versailles met fin à un intérim peu réglementaire, assuré par Catherine Pégard depuis 2021 alors même que son dernier mandat s’achevait et que la limite d’âge avait été atteinte. Cette situation a écorné un bilan jugé globalement positif à la tête du château de Versailles, sur le plan du développement, des ressources et du visitorat. Un rapport de la Cour des comptes publié en novembre 2023 pointait cependant une situation « personnelle difficilement soutenable ». Car la présidente de Versailles cumulait par ailleurs plusieurs mandats, plus que le nombre autorisé par les statuts de l’établissement.
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Christophe Leribault pressenti pour Versailles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°627 du 16 février 2024, avec le titre suivant : Christophe Leribault pressenti pour Versailles