Belgique - Monument

MONUMENT HISTORIQUE

Bruxelles, le Pavillon chinois se dessine un futur

La Ville a donné son accord à un partenariat avec le privé pour sauver le bâtiment construit au début du siècle dernier.

Le pavillon chinois à Bruxelles. © Alessia Tavcar, 2011, CC BY-SA 3.0
Le pavillon chinois à Bruxelles.
© Alessia Tavcar, 2011

Belgique. Il a été construit entre 1903 et 1910, près du Palais royal de Laeken, à la demande de Léopold II. Il aurait pu devenir un restaurant de luxe ou un club de rencontres pour hommes d’affaires fortunés. Il servit brièvement de cadre à une exposition permanente sur les produits importés d’Extrême-Orient. Cédé aux Musées d’Art et d’Histoire, il abrita les Musées royaux d’Extrême-Orient de Belgique et une collection privée de porcelaines chinoises. Malgré une première rénovation au début des années 1990 et un classement en 2019, le Pavillon chinois ferma ses portes au public en 2013 pour des raisons de sécurité et de manque de personnel. Et depuis, son état ne cessa de se dégrader. Pourtant, le bâtiment construit par l’architecte Alexandre Marcel, dans un style qui mélange l’Art nouveau, les styles Louis XV et Louis XVI, est un patrimoine exceptionnel qui comprend des éléments décoratifs asiatiques aujourd’hui très rares, comme les boiseries réalisées à Shanghai par de jeunes artisans chinois sous la houlette de jésuites belges.

Le Palais des routes de la soie

Mise en demeure par la secrétaire d’État bruxelloise au Patrimoine, Ans Persoons, la Régie des bâtiments – l’organisme fédéral propriétaire des lieux – a présenté in extremis, une piste de sauvetage pour le moins originale. Pilotée par Diane Hennebert, une association sans but lucratif (ASBL) composée d’administrateurs publics et privés prendra en charge la gestion du bâtiment et se partagera les coûts de la rénovation. Le pavillon se fera désormais appeler Palais des routes de la soie pour indiquer que l’intérêt se portera sur toutes les cultures de l’Extrême-Orient. Il accueillera des expositions temporaires et ses annexes pourront être louées pour des événements privés. Les travaux devraient débuter fin 2025, pour une ouverture provisoirement prévue en automne 2027.

Diane Hennebert, ancienne directrice de la Fondation Boghossian qui a présidé au sauvetage et à la rénovation de la Villa Empain grâce à un propriétaire privé, espère que ce modèle de gestion mixte entre public et privé permettra de sauver d’autres joyaux du patrimoine bruxellois

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°636 du 21 juin 2024, avec le titre suivant : Bruxelles, le Pavillon chinois se dessine un futur

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