Bientôt un nouveau bâtiment pour le Musée de Néandertal en Corrèze

L’augmentation de la fréquentation de l’actuel musée a incité la communauté de communes Midi Corrézien à lancer la création ce qu’elle appelle un « Pôle Néandertal », qui remplacera le petit Musée de l’Homme de Néandertal qui ne comprend qu’une seule salle. 

Prévu pour l’été 2024, le nouveau bâtiment sera plus spacieux avec une surface de 700 mètres carrés et aura une scénographie contemporaine incluant des bornes audiovisuelles et de la réalité augmentée. L’objectif est de recontextualiser la découverte d’un squelette quasi complet et la première sépulture de l’Homme de Néandertal en 1908 par les frères Bouyssonie et l’abbé Bardon sur le site. Il s’agir de « montrer au public que cette fosse a été creusée intentionnellement et est la preuve indéniable de la réalité sépulcrale des Néandertaliens », explique Thierry Bismuth de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) du Limousin, spécialiste du site. 

Considéré comme étant le plus ancien au monde, ce monument funéraire vieux de 50 000 ans est inscrit au titre des Monuments historiques. En 1996, la création d’un petit musée, créé par l’association Chapelle-aux-Saints Archéologie Patrimoine, a permis d’expliquer aux visiteurs l’importance du site, de leur présenter l’histoire de la découverte et présenter une reconstitution de la sépulture. 

Mais au fil du temps, le site archéologique est retombé dans l’oubli, explique Thierry Bismuth. « Il n’a pas été exploité d’un point de vue scientifique et le squelette de l’homme de la Chapelle-aux-Saints est parti à Paris, au Muséum National d’Histoire Naturelle. Le contexte archéologique n’a pas été précisé, défini et c’est ce qui a un peu affaibli la Chapelle-aux-Saints ». 

Le choix de construire sur l’emplacement de la découverte de l’Homme de Néandertal « est évident, par ses atouts culturels et scientifiques », mais il vise également un intérêt touristique et économique. Le musée espère accueillir 25 000 à 30 000 visiteurs par an dans son nouveau bâtiment (le musée actuel en accueille 15 000) et s’adresser à tous les types de publics. 

C’est l’architecte toulousain Raphaël Voichet qui, après un concours public, a été sélectionné pour réaliser ce musée. L’objectif de l’architecte est de minimiser l’impact environnemental de la construction du bâtiment, notamment grâce à l’utilisation de matériaux nobles et locaux. 

Le budget, estimé à environ 5,35 millions d’euros, est financé à 80 % par les fonds l’Etat, auxquels s’ajoutent la Région Nouvelle Aquitaine, le Conseil départemental, l’Europe, la Drac et la Fondation du Crédit Agricole.