À Avignon, la gratuité des musées municipaux dope leur fréquentation

Les chiffres sont encourageants. Un an seulement après que le conseil municipal de la ville a voté la gratuité de ses 5 musées municipaux, ceux-ci affichent une fréquentation totale de 150 000 visiteurs dans les douze derniers mois, soit un bond de 70 % par rapport aux 90 000 de l’an passé.

Depuis le 20 avril 2018, les collections permanentes du Palais du Roure ainsi que celles des Musées du Petit Palais, de Calvet, de Lapidaire et de Requien sont ouverts gratuitement dans le cadre de l’opération « Viens me voir ». Le financement des institutions est entièrement assuré par la ville. Les expositions temporaires demeurent, elles, payantes.

L’objectif de cette gratuité est multiple. Tout d’abord, provoquer l’intérêt pour d’autres lieux que les rendez-vous touristiques déjà très prisés de la ville : le pont, le Rocher des Doms et le Palais des Papes - qui attire à lui seul plus de 600 000 visiteurs annuels. Ensuite, attirer de nouveaux publics, et les inciter à découvrir la variété des collections avignonnaises, depuis l’archéologie à l’histoire naturelle en passant par l’art médiéval.

De nombreux musées ont expérimenté la gratuité avec plus ou moins de succès :  ceux de la Ville de Paris, à Dijon, Nice, Caen et Bordeaux.  Les inconvénients de la gratuité sont aujourd’hui bien connus : perte de recettes financières, augmentation des coûts liés à l’accroissement des visiteurs, effet d’aubaine pour les visiteurs vraiment intéressés et surtout manque de diversification des publics.

Pour l’heure, Cécile Helle, la maire d’Avignon, se montre enthousiaste. « Bilan positif. L’idée était de booster la fréquentation. On a réussi à toucher le public local autant que les touristes », s’est-elle félicitée dans un post Facebook. Toutefois, les récents chiffres communiqués à la presse ne permettent pas de distinguer la proportion de touristes de celle des avignonnais.