ITALIE
Le ministère de la Culture italien lance le projet « 100 œuvres d’art retournent à la maison » avec le prêt de toiles, sculptures et objets archéologiques aux musées ou églises qui les accueillaient à l’origine.
Italie. L’Italie aussi restitue des œuvres d’art… mais sur son propre territoire. « 100 œuvres d’art retournent à la maison », s’est félicité le ministre de la Culture, Dario Franceschini, en annonçant le lancement d’une opération qui impliquera quatorze des plus grands musées de la Péninsule. 80 à 90 % des collections des 4 026 musées, 293 parcs archéologiques et 570 monuments italiens gisent dans l’ombre de leurs réserves. La Galerie des Offices de Florence, la Galerie Borghese à Rome ou encore le Musée Capodimonte à Naples sortiront une partie des toiles, sculptures et biens archéologiques, pour l’instant inaccessibles au public, pour les prêter aux musées et aux églises qui les accueillaient à l’origine ou pour lesquelles elles avaient été créées. Le prêt est d’une durée de dix ans renouvelable.
Trente-quatre œuvres seront envoyées dans leur nouvelle destination d’ici les premiers jours de février 2022. « Ce projet redonne vie à des œuvres, de fait peu visibles, d’artistes plus ou moins connus et promeut des musées plus petits et moins fréquentés », a expliqué le ministre de la Culture. Il n’aura que l’embarras du choix. En prenant en compte l’ensemble des institutions culturelles italiennes, environ 480 000 œuvres sont exposées tandis que 4,5 millions autres reposent dans des dépôts. Le ministère de la Culture a établi en 2015 une liste appelée « Sleeping Beauty », qui n’a pas été rendue publique par mesure de sécurité, sur laquelle figurent près de 4 000 objets.
Le choix de ceux qui vont être prêtés répond avant tout au critère qui a donné le nom du projet celui de « retour à la maison ». Il s’agit donc, pour la plupart, de les faire revenir dans leur contexte d’origine. D’autres serviront à enrichir des collections en réalisant « des rapprochements intéressants ». Le ministère italien de la Culture a investi 1 million d’euros essentiellement pour les frais de transport, mais également pour certains travaux de restauration.
Les premières œuvres concernées sont deux paysages du XVIIe siècle de Salvatore Rosa qui quitteront les réserves du Palais Barberini à Rome pour le Musée national de Matera. La Pinacothèque de Brera est l’un des plus généreux prêteurs. Une Vierge à l’Enfant et un Ecce Homo de Federico Barocci ainsi qu’une Madone de Pomarancio partiront pour la Galerie nationale d’Urbino. Le musée milanais prêtera également une Immaculée Conception de Giovanni Baglione au Palazzo Altieri de Viterbe. La Galeria Borghesa renverra à Ferrare deux toiles de l’artiste Il Garofalo qui s’y est illustré et y est mort.
Le projet « 100 œuvres d’art retournent à la maison » fait écho à la proposition, l’an dernier, d’Eike Schmidt, le directeur des Galeries des Offices de Florence. Il avait relancé un débat commencé dans les années 1990 pour restituer le patrimoine religieux présent dans les musées italiens aux différentes églises. L’occasion, selon lui, de contribuer à l’idée de « musée diffus » sur l’ensemble du territoire pour replacer les œuvres d’art dans leur contexte. Cela répond également aux exigences du Conseil international des musées (Icom) qui appelait l’Italie à se préoccuper de ses réserves muséales qui ne sont pas aux normes.
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100 œuvres d’art italiennes vont rejoindre leur lieu d’origine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°580 du 7 janvier 2022, avec le titre suivant : 100 œuvres d’art italiennes vont rejoindre leur lieu d’origine