Nous rentrons dans une période historique. Depuis le 1er juillet et pour six mois, la France assure en effet la présidence de l’Union européenne. Cette responsabilité, notre pays ne devrait plus l’assumer avant une quinzaine d’années et, de toute façon, plus sur les fondements actuels. Même si le « non » irlandais a mis du plomb dans l’aile au traité de Lisbonne, ce dernier prévoit une présidence de trois États sur une période de dix-huit mois, avec, pour chacun d’entre eux, un exercice égalitaire des fonctions de présidence, reprenant sur ce point le traité rejeté établissant une Constitution pour l’Europe.
Cette présidence, la France doit aussi la mettre à profit d’un point de vue culturel. Certes, elle s’accompagne, d’une part, d’une « Saison culturelle européenne », lancée en grande pompe sous la verrière du Grand Palais le 3 juin. Si on peut se féliciter de la tournée européenne de la Comédie-Française, on pourra tout aussi légitimement être abasourdi par la pauvreté du programme dans le domaine des arts plastiques. La ministre Christine Albanel a par ailleurs dévoilé le 23 juin ses grandes priorités culturelles pour la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Là encore, si le patrimoine et le numérique sont mis en avant, les arts visuels ne figurent pas aux rangs des priorités.
Pourtant, alors que l’Europe a du mal à parler d’une même voix en matière de défense ou de politique étrangère, que le référendum irlandais a encore mis en évidence le fossé qui sépare les citoyens de l’Union, il est plus qu’urgent de créer du lien, un lien qui passe inévitablement et symboliquement par la culture. Tandis que vient d’être créée France-Muséums, pourquoi ne pas mettre pas en place une agence européenne des musées ? Face aux puissances que sont les États-Unis aujourd’hui, et l’Inde et la Chine demain, ne serait-il pas plus efficace de piloter au niveau européen la promotion de nos artistes à l’étranger ? La France, pays des Lumières et de l’exception culturelle, doit aujourd’hui donner une nouvelle impulsion à la construction européenne, une impulsion nécessairement culturelle.
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Une dimension européenne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°285 du 4 juillet 2008, avec le titre suivant : Une dimension européenne