La France souffre-t-elle d’une réglementation paralysante qui ralentit et bride les projets immobiliers ? À entendre nos élus locaux et nos parlementaires, il serait temps de se débarrasser d’un grand nombre de dispositifs qu’ils considèrent comme des obstacles aux constructions et équipements nouveaux. La charge a déjà été lancée contre les fouilles que mène avant travaux l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Pourtant, ce jeune organisme réalise un travail indispensable pour la connaissance de l’histoire de notre pays, en réalisant des fouilles aussi bien en milieu urbain qu’à la campagne – ainsi sur le tracé de nouvelles lignes à grande vitesse, comme hier pour le TGV Est et aujourd’hui pour le TGV Rhin-Rhône. Trop de parkings souterrains ont été creusés en centre-ville dans les années 1970 sans l’organisation de fouilles préventives, envoyant irrémédiablement à la benne les témoignages des générations qui nous ont précédés. Certes, ces fouilles prennent du temps, mais que représente ce délai à l’échelle de l’Histoire ?
Aujourd’hui, c’est au tour de l’avis conforme émis par les architectes des Bâtiments de France (ABF) dans les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager d’être remis en cause. Selon l’article L. 642-3 du code du patrimoine, les ABF se prononcent sur les « travaux de construction, de démolition, de déboisement, de transformation et de modification de l’aspect des immeubles compris dans le périmètre de la zone de protection », soit 500 mètres autour d’un monument historique. Ce texte a jusqu’à présent permis de maintenir en France le charme de nos villes et villages, plébiscités par des touristes étrangers toujours plus nombreux. Face à ce vote qui risque de porter gravement atteinte à notre patrimoine, le ministère de la Culture est jusqu’à présent resté étonnamment silencieux. Aussi, la position sur ce dossier du prochain locataire de la Rue de Valois sera révélatrice de son engagement pour l’art et son histoire.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’histoire oubliée
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°306 du 26 juin 2009, avec le titre suivant : L’histoire oubliée