Statistiques. Le ministère de la Culture vient de publier ses chiffres-clefs pour 2018.
Si beaucoup de ces données ont déjà été communiquées, il est toujours utile de s’y replonger, ne serait-ce que parce qu’une nouvelle lecture fait surgir des informations ou, de manière anecdotique, des rapprochements qui avaient échappé. Pour rester dans l’esprit du numéro 500, voici notre top 5 des comparaisons les plus édifiantes.
On apprend ainsi (page 82), que la Rue de Valois n’est pas le plus gros budget ministériel de la culture. Avec 3,6 milliards d’euros, il est dépassé par les dépenses culturelles des autres ministères, qui s’élèvent à 4,3 milliards d’euros, dont 74 % pour les ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.
Combien y a-t-il d’artistes en France ? Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, 34 234 personnes affirment que c’est leur activité principale, soit autant que d’artisans et d’ouvriers d’art dont on pourrait penser qu’ils sont plus nombreux. En réalité, ce chiffre est à nuancer. Selon la Maison des artistes, il n’y aurait que 9 238 peintres, sculpteurs et autres plasticiens, tandis que selon le classement Artindex du Journal des Arts, moins de 5 000 artistes ont exposé au moins une fois dans leur carrière.
Avant d’être artiste, il faut faire ses classes dans une école supérieure d’art. Page 67, on relève que parmi les 10 900 étudiants, 2 % viennent de l’Europe, mais 6 % viennent d’Asie. Parmi eux, combien d’étudiants chinois en quête d’un diplôme français, si valorisé en Chine, mais dont on se demande s’ils ont bien appris toutes les connaissances associées ?
Les budgets d’acquisition des Fonds régionaux d’art contemporain ont diminué de près d’un quart en dix ans. Pourtant dans le même temps, leur fréquentation a augmenté de 140 %, des efforts mal récompensés par leurs tutelles.
En revanche, toujours entre 2006 et 2016, l’ouvrage signale que les exportations d’objets d’art et de collection (1,8 milliard d’euros) ont progressé de 77 %. Un chiffre en trompe-l’œil, car il comptabilise aussi les sorties temporaires du territoire, comme pour les expositions. Les statisticiens du ministère révèlent que les exportations vers la Suisse ont triplé entre 2015 et 2016, attribuant malicieusement ce bond au port franc de Genève.
Aussi exhaustif soit-il, l’ouvrage ne reprend curieusement pas l’enquête de 2012 qui pointait le faible taux de visite d’un musée par les employés et ouvriers. Un chiffre il est vrai sensible.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les chiffres stupéfiants de la Culture
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°502 du 25 mai 2018, avec le titre suivant : Les chiffres stupéfiants de la Culture