À chaque président son projet de musée. Georges Pompidou a ouvert le bal avec le Centre qui porte aujourd’hui son nom. Valéry Giscard d’Estaing qui l’a – à contrecœur – inauguré, est à l’origine du Musée d’Orsay, même si son cordon rouge a été coupé par François Mitterrand. Ce dernier a promu le Grand Louvre, tandis que Jacques Chirac a voulu le Musée du quai Branly. Dans ce contexte, beaucoup s’interrogeaient sur la poursuite de cette tradition par notre actuel président de la République, un homme de rupture. La réponse est venue il y a tout juste un an, lors des vœux prononcés à l’adresse des acteurs de la culture, le 13 janvier 2009 à Nîmes. « Je suis fasciné par l’idée que la France est riche de ses musées d’art, mais qu’il n’y a aucun grand musée d’histoire digne de ce nom !, déclarait alors Nicolas Sarkozy. Il n’existe aucun lieu pour questionner notre histoire de France dans son ensemble. Nous avons donc décidé la création d’un Musée de l’Histoire de France. […] Il me semble que cette initiative renforce aussi l’identité qui est la nôtre, l’identité culturelle. » Il est vrai que la France est riche d’une multitude de musées d’histoire, comme les musées d’histoire de France au château de Versailles ou à l’hôtel de Soubise (Paris), le Musée de l’armée à l’Hôtel national des Invalides ou le Musée de la Révolution française à Vizille (Isère). Mais chacun offre une approche particulière de l’histoire, conditionnée par ses collections, sa période étudiée… La richesse de l’histoire tient justement aux multiples façons de l’appréhender, que ce soit d’un point de vue chronologique, politique, social ou militaire… Le débat aujourd’hui engagé par les spécialistes entend justement déterminer comment raconter l’histoire de France aux citoyens du XXIe siècle, enfants de la mondialisation et de la technologie, et aux générations futures. L’enjeu est de taille. « Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir… » (maréchal Foch, repris par Aimé Césaire).
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Histoire(s)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°316 du 8 janvier 2010, avec le titre suivant : Histoire(s)