Cela pourrait être la chronique d’un énorme gâchis : année après année, Drouot n’en finit pas de voir son étoile se ternir. Pourtant, l’hôtel des ventes a été pendant des décennies la principale place mondiale du marché de l’art. Même s’il reste le lieu de ventes aux enchères le plus fréquenté au monde, son aura ne cesse de baisser. Les quelques enchères éclatantes enregistrées tous les ans n’arrivent même plus à masquer le déclin de ce haut lieu. Comment Drouot en est-il arrivé là ?
Longtemps, la corporation des commissaires-priseurs a tout fait pour ralentir la mutation de la profession que la législation européenne rendait pourtant inéluctable. Quelques-uns, les plus dynamiques, se sont préparés très tôt, comme Tajan ou d’autres réunis au sein d’Artcurial. Mais leur essor est passé par un exil – au moins partiel – de Drouot, et par la création de nouvelles salles de ventes. L’arrivée sur le marché français des deux leaders mondiaux que sont Christie’s et Sotheby’s n’a fait que bouleverser un peu plus les hiérarchies, tout en établissant de nouvelles normes en termes de services aux clients, d’actions marketing et de communication.
Déjà affaibli, Drouot n’avait certainement pas besoin du scandale qui le frappe aujourd’hui, l’un des plus importants de son histoire. La révélation de la pratique régulière de vols risque de détourner plus encore les vendeurs de l’hôtel des ventes. Dans ce contexte, il est sûrement plus que temps pour ce dernier de faire sa révolution. Ses salles ont besoin d’être rafraîchies, les commissionnaires doivent perdre leur monopole de fait, les services aux clients doivent être améliorés. C’est peut-être aussi le moment de mener – enfin – une réflexion d’ensemble pour créer la grande maison de ventes « Drouot » que personne n’est jamais arrivé à fédérer. Le salut de l’hôtel des ventes, morcelé et gangrené, passe sûrement par là.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Drouot doit faire sa révolution
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°317 du 22 janvier 2010, avec le titre suivant : Drouot doit faire sa révolution