Découvrir la Turquie

Après d’intenses précipitations, Istanbul vient de subir de terribles inondations qui ont fait malheureusement plusieurs victimes. C’est donc les pieds dans l’eau qu’amateurs d’art et professionnels ont inauguré, du 10 au 12 septembre, la 11e Biennale d’art contemporain d’Istanbul. Au fil des éditions, cette manifestation a gagné une place enviée dans le circuit des grandes biennales internationales. L’édition 2009 ne déroge pas à la règle avec la proposition du collectif croate What, How & for Whom qui réunit quatre commissaires d’expositions : Ivet Curlin, Ana Devic, Natasa Ilic et Sabina Sabolovic. Comme les biennales qui l’ont précédée, elle s’inscrit également dans le contexte turc si particulier. Formant une passerelle en l’Orient et l’Occident, entre l’Europe chrétienne et le monde musulman, la Turquie aspire depuis longtemps à se rapprocher du Vieux Continent. La ville d’Istanbul, située sur le Bosphore, est d’ailleurs à de nombreux égards profondément tournée vers l’Occident, économiquement bien sûr, mais aussi culturellement, sans pour autant renier ses racines. Ce que tente de démontrer la Saison de la Turquie en France qui multiplie les rencontres avec les créateurs turcs partout dans l’hexagone jusqu’en mars 2010. Ces manifestations, dont le principe remonte à la présidence de Jacques Chirac, ne sont bien sûr pas dénuées d’arrièrepensées politiques. D’ailleurs, face à l’hostilité de Nicolas Sarkozy sur la question de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a failli annuler la Saison de la Turquie en France quelques jours avant son lancement officiel. Pourtant, si, politiquement, la Turquie a fait des avancées pour se rapprocher de l’Europe – avec notamment l’abolition de la peine de mort –, c’est surtout du point de vue culturel que les proximités avec l’Occident sautent aux yeux. À vous de les découvrir.