Vous l’avez lu le mois dernier, l’histoire de L’Œil s’apprête à prendre un nouveau tournant. Le changement de papier pour la couverture, et donc de sensibilité au toucher et à l’œil, participe de cette volonté d’inscrire le titre dans notre époque et de poser un regard neuf, plus actuel, sur l’histoire. C’est précisément le cas avec l’article sur le patrimoine afghan entièrement conçu par Stéphane et Simon Allix, qui, sur le ton d’un carnet de voyage fort d’un contenu visuel et rédactionnel innovant, nous délivre une image très différente de celle que nous renvoient les médias de masse lorsqu’ils traitent de ce pays en conflit. A la fois perceptible comme un récit du vécu et une mise au point sur bon nombre d’idées reçues, cet article pourrait résumer à lui seul les nouvelles perspectives de la revue. Une place importante sera donc de fait laissée à l’image, tant photographique que graphique, et la recherche d’un traitement éditorial créatif, parfois décalé, deviendra en quelque sorte le mot d’ordre des numéros de L’Œil à paraître. Plutôt que de parler d’une exposition sans avoir eu la possibilité matérielle de la voir, nous privilégierons un angle de traitement particulier du travail des artistes ou bien même une approche radicalement en dehors de l’actualité brûlante, au profit d’une réflexion de fond. En témoignent d’ores et déjà l’article sur Théodore Chassériau qui vous invite, une fois le tour de l’exposition au Grand Palais terminé, à déambuler dans des églises parisiennes où le maître est intervenu ou encore cette découverte en profondeur du siège du Parti Communiste français à l’occasion de la rétrospective de l’architecte brésilien Oscar Niemeyer. Néanmoins, L’Œil entend s’affirmer comme un reflet irréprochable des pratiques artistiques d’hier et d’aujourd’hui, notamment en matière de politiques culturelles où beaucoup de choses sont sans doute à réinventer ou en tout cas à adapter aux contraintes de notre siècle naissant. L’Œil sera donc le terrain d’expression pour des artistes – ce mois-ci Alain Séchas a répondu favorablement et avec un certain humour à notre carte blanche – mais aussi pour des opérateurs qui n’ont de cesse de faire valoir leur expertise dans leur quotidien, malgré des climats politiques parfois peu enclins à la transmission du savoir culturel. Nous essaierons donc de vous surprendre autant qu’il se peut, sans pour autant tomber dans la facilité du scoop racoleur, et de permettre à la revue de passer le cap de la cinquantaine en gardant la même jeunesse dont elle a longtemps fait preuve.
N’en déplaise à certains médisants, L’Œil est bien vivant et vous remercie de votre soutien de lecteur qui l’aidera, j’en suis sincèrement convaincu, à affirmer cette nouvelle approche de l’art et de la création.
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Décalé et créatif
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°534 du 1 mars 2002, avec le titre suivant : Décalé et créatif