Issermann face à Casta

« Plusieurs fois, par admiration pour cet architecte, j’ai visité les thermes. Le lieu m’inspire tellement », confie la photographe. Après le premier opus réalisé au château de Maisons-Laffitte avec le mannequin Anne Rohart, objet d’un livre en 1987, et la tentative échouée avec le modèle Susie Bick Cave il y a dix ans suite à la démolition du bâtiment pressenti à Londres, cette deuxième série révèle un autre duo, une autre « chorégraphie photographique », mettant en scène Laetitia Casta, avec laquelle Dominique Issermann a déjà beaucoup travaillé.

Pas à pas et de pièce en pièce, on suit la jeune femme dénudée dans sa découverte et sa traversée de cet espace sensoriel à l’austérité visuelle et minérale épurée à l’extrême. La rencontre à fleur de peau et de matière qui s’opère, le dialogue qui se développe avec le lieu au fil des trente-trois photographies dans une intériorité souveraine régie par trois éléments, la pierre, l’eau et la lumière, sont un hymne à la beauté, à la sensualité. Porté dès le début par le désir d’en faire un livre, « il n’y avait pas d’autre projet publicitaire ou éditorial », précise Dominique Issermann, cet opus édité par Xavier Barral se déroule à la Maison européenne de la photographie en suivant et en épousant la pagination de l’ouvrage, son rythme et la force magnétique des images.