Avec la « Collection printemps-été automne-hiver », la galerie Louis Carré expose, pour la cinquième fois, le travail de Figuration narrative de l’artiste engagé Eduardo Arroyo, né à Madrid en 1937.
Comme le précise son galeriste Patrick Bongers, avec cette série inédite de 2009 mêlant peintures, dessins et collages (les feuilles sont à 10 000 euros, les huiles à 20 000), on a affaire à « une espèce de journal agrandi » d’un artiste développant, depuis les années 1960, une œuvre littéraire et autobiographique, doublée d’un regard caustique sur les pouvoirs et les traditions [lire l'interview p. 112].
Ici, la critique politique et sociale qu’on lui connaît d’ordinaire est à peine suggérée, via deux collages de papier de verre symbolisant le « Dollar-Crise » et « l’Euro-Crise ». On a surtout l’occasion de visiter une galerie d’une cinquantaine de portraits nous présentant des personnages qui comptent dans la mythologie personnelle de l’artiste : Flaubert, Loti, Léger, Erró, Freud, Groucho Marx, Saint Laurent, Cyrano, Lolita, L’Homme invisible…
Ces toiles-blasons, combinant aplats vifs et trait précis, en même temps qu’elles jouent avec les clichés de « l’espagnolade » (tissus à pois, sardines à l’huile…), s’amusent à cultiver l’ambiguïté propre aux romans. À l’instar de Dalí, virtuose des images ambivalentes, les « images détournées » d’Arroyo (un Fantômas-console, une veste-paysage…) engendrent, par les rencontres incongrues du collage, des poissons d’avril visuels multipliant les glissements de sens percutants.
« Collection printemps-été automne-hiver », Galerie Louis Carré & Cie, 10, avenue de Messine, Paris VIIIe, www.louiscarre.fr, jusqu’au 10 juillet 2010.
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Arroyo & Cie
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Abonnez-vous dès 1 €Eduardo Arroyo - Flo-Ber (2009) - Huile sur toile - 61 x 50 cm - galerie Louis Carré & Cie - Paris
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°625 du 1 juin 2010, avec le titre suivant : Arroyo & Cie