Anne Cartier-Bresson, la visionnaire

Au contraire, c’est elle qui lui a expliqué l’importance du vintage lorsqu’elle était étudiante en histoire et en archéologie, avant que ce dernier ne l’aide à passer son année de diplôme d’études approfondies auprès des spécialistes en conservation et restauration de la Fondation Andrew Mellon. Moins d’un an après sa soutenance de thèse sur la restauration des papiers salés, elle fut la première en France et en Europe à créer un atelier de restauration et de conservation des photographies. Logé sous les toits de la Mep, l’ARCP de la Ville de Paris est devenu depuis une institution internationale et Anne Cartier-Bresson la figure tutélaire discrète auprès de laquelle on vient demander conseil.

En trente ans, elle a montré l’intérêt qu’il y avait à porter à la matérialité de l’objet photographique, y compris dans sa dématérialisation avec le numérique, œuvrant tout autant à monter des expositions qu’à enseigner ses savoirs. La mise en ligne du colloque sur les enjeux de la conservation et de la restauration qu’elle a organisé en novembre ramène à sa vision du métier qu’elle « pratique comme une archéologue » en rappelant qu’« il n’y a pas de photographie noble », pas plus qu’il n’y a de rupture entre photographie historique  et contemporaine.