Nantes - Derrière sa façade classique, le nouveau Musée d’arts de Nantes ouvert le 23 juin recèle un projet plus complexe qu’il n’y paraît.
D’un côté, l’imposant « palais » originel datant du XIXe siècle, celui que l’écrivain Julien Gracq, brillant élève au lycée Georges-Clemenceau sis en face, qualifiait d’« étrange monument aveugle, sorte de piédestal découronné de son quadrige » [La Forme d’une ville, éditions Corti, 1985]. De l’autre, trois entités qui font partie intégrante de l’institution : un édifice accueillant le cabinet d’art graphique ; un nouvel accès pour la Chapelle de l’Oratoire, espace d’exposition temporaire ; enfin, une extension de 2 000 m2 baptisée « Le Cube ». Coût des travaux : 88,5 millions d’euros pour une surface totale de 17 000 m2. Jadis « introverti », le musée s’ouvre désormais largement sur le parvis d’entrée. Après avoir franchi la vaste galerie d’accueil où s’implantent un café-restaurant et une librairie-boutique, le visiteur, s’il poursuit droit son chemin, débouche sur un splendide espace baigné de lumière naturelle : le patio intérieur. « Qu’il s’agisse du réaménagement de la partie ancienne ou de l’aile neuve, tout a été conçu en fonction du contenu des collections et de la cohérence du parcours muséographique », indique Patrick Richard, architecte et codirecteur du cabinet londonien Stanton Williams, auteur de cette transformation. Pour isoler davantage l’édifice existant acoustiquement et thermiquement, une double paroi intérieure a été ajoutée. Les parquets, eux, ont été conservés. Tout comme, à l’étage, les étonnants trompe-l’œil de la salle n° 14. Amplement excavé, le sous-sol, lui, loge, entre autres, un auditorium, une bibliothèque, une galerie temporaire et des réserves. L’utilisation de chêne – en placage sur les murs ou en matériau plein pour le mobilier – réchauffe l’atmosphère.Le travail sur la lumière naturelle, lui, est particulièrement visible à l’étage où les verrières historiques – quelque 3 500 m2 – ont été entièrement restaurées. « Avec un ciel atlantique passant très rapidement du terne nuageux au soleil violent, il nous a fallu trouver un système idoine : une superposition de pans de verre, de toile tendue et de stores modulables qui permet à la fois de contrôler cette lumière changeante en évitant toute réverbération et d’absorber les sons », souligne Patrick Richard. Les généreux volumes intérieurs des galeries – 9 m sous plafond – sont, eux, redécoupés grâce à des cimaises épaisses dans lesquelles s’exposent indifféremment sculptures et tableaux.Point de « geste architectural », enfin, pour l’extension, mais un monolithe connecté en douceur à l’édifice existant et offrant quatre galeries superposées et flexibles, que l’on peut occulter à l’envi. Cette aile nouvelle est entièrement habillée d’un marbre blanc aux veinures jaunes. Dans la cour qui lui fait face, s’étend un microjardin de sculptures.
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Musée sous un ciel changeant
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : Musée sous un ciel changeant