MONACO [25.09.16] - La principauté de Monaco a dévoilé dimanche les secrets de sa sainte patronne, Sainte Dévote, dont les reliques sont exposées pour la première fois à la cathédrale après une étude scientifique rare, car réalisée sur du patrimoine sacré, a indiqué l'équipe de recherche.
Le reliquaire de la sainte, un coffret en bois incrusté de cuivre contenant une partie d'humérus, une omoplate, une partie de bassin et de jambe, a été "analysé pour la première fois" et "c'est assez étonnant car la science a rejoint la religion", a précisé à l'AFP l'archéologue monégasque Elena Rosso Notter, qui a travaillé avec le CNRS de Nice. "On a fait de la morphométrie et c'est bien une jeune femme âgée de 18 ans. De manière intéressante pour mes collègues qui ne connaissaient pas la légende et très neutres, on a vu qu'elle avait eu plusieurs hématomes de torture et d'entorses, donc plusieurs séquelles pathologiques de ce qui pourrait être son martyr", a-t-elle ajouté, soulignant qu'il était "très rare que les religieux ouvrent les portes aux chercheurs".
La légende de Sainte Dévote remonte au 3e siècle. Elle raconte que la jeune femme a été torturée par les Romains, puis que les prêtres de Monaco ont subtilisé son corps pour éviter qu'il ne soit jeté au bûcher et l'ont enterré dans un vallon.
La sainte serait revenue par la mer, guidée par une colombe et couverte de sang, deux détails à l'origine des couleurs blanche et rouge du drapeau de Monaco selon la légende, sachant que le blanc et le rouge sont aussi un emblème génois.
Sainte Dévote jouit de multiples représentations à Monaco, où le catholicisme est religion d'État. Ses reliques sont conservées à la cathédrale, mais aussi dispersées dans d'autres églises du Rocher et jusqu'en Corse.
A l'occasion des Journées du Patrimoine célébrées ce week-end dans la principauté, une visite guidée de format intime avait lieu dans une chapelle de la cathédrale, d'ordinaire fermée au public, pour présenter le reliquaire de la sainte patronne et d'autres ossements.
"Les ossements les plus connus, les plus classiques ou les plus insolites, ont été sortis des reliquaires et montrés au public pour regarder comment on a su que c'était un homme, son âge, sa taille, s'il avait eu des maladies, etc., et raconter l'histoire", a expliqué l'archéologue.
Plus largement, les chercheurs ont fait l'inventaire de la trentaine de reliquaires abrités dans la cathédrale de Monaco qui, croisés avec des archives, permettent de retracer l'histoire des familles princières locales "car souvent on offrait des reliques pour des mariages, ou comme cadeaux diplomatiques, ou lors de la création d'une paroisse", selon Mme Rosso Notter.
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Monaco dévoile pour la première fois les secrets de sa sainte patronne
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