Menace sur deux musées emblématiques de Lyon

Les deux musées, regroupés en une seule entité dans le centre de Lyon, "sont une exception culturelle", les seuls gérés par une CCI en France, a expliqué mardi à l'AFP Emmanuel Imberton, confirmant des informations parues dans des journaux culturels.

Mais, selon lui, "nous sommes soumis à un régime de réduction des ressources fiscales très fort, puisque entre les exercices 2015, 2016 et 2017 nous allons perdre 38% de nos ressources fiscales".

"Le gouvernement a en plus choisi, au titre de l'année 2015, d'opérer une ponction sur nos réserves -et je dirais presque un hold-up- de près de 15 millions d'euros", s'est aussi désolé M. Imberton, qui entend déplorer publiquement cette situation lors d'un vernissage jeudi soir "sur le génie des industriels lyonnais".

Face à cette situation "dramatique", "nous avons été amenés à nous séparer de 10% de nos effectifs et nous allons opérer une fusion de 3 CCI, Lyon, Saint-Etienne et Roanne", a ajouté le président de la CCI.

S'il a "pour 2015, réussi à épargner le musée (des Tissus et des Arts décoratifs, ndlr)", il ne sait "plus quoi faire" pour 2016.

"Pour l'instant j'ai une fin de non recevoir de la Métropole de Lyon", qui va fêter dimanche les un an du musée des Confluences, dont elle est le gestionnaire et dont le coût de fonctionnement est estimé à 18,7 millions d'euros par an.

"Nous avons aussi pris contact avec la direction des Musées de France qui pour l'instant se retranche derrière un rapport commandé par l'inspection générale des affaires culturelles. Le Louvre s'est intéressé au dossier, puis l'a refermé", dit son président.

Une pétition dénonçant "l'indifférence de la ville de Lyon et celle du Ministère de la Culture" a été lancée sur le site Change.org, et a recueilli en 10 jours 32.600 signatures.

Le musée des Tissus de Lyon, créé au milieu du XIXe siècle dans la capitale française de la soie, conserve la plus importante collection de textiles du monde avec près de 2,5 millions de pièces.