ÉMIRATS ARABES UNIS
Chaque jeudi, à 8 h 15 et 8 h 45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invitent L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 7 novembre 2019, Jean-Christophe Castelain, rédacteur en chef du Journal des Arts, revenait sur la sortie du guide culturel Michelin consacré, notamment, à Abou Dhabi et Dubaï.
Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :
Je vous parle ce matin d’un nouveau Guide Vert Michelin, le fameux guide touristique et culturel, sur une destination inattendue : les Émirats arabes unis, ces 7 émirats richissimes grâce au pétrole, situés dans la péninsule arabique le long du golfe persique.
Alors quand on parle des émirats, on pense tout de suite à des grandes tours modernes dans le désert. Et je m’interroge, donc : pourquoi un Guide Vert sur Abou Dhabi ou Dubaï, deux de ces 7 émirats ? Je ne nie pas qu’il y ait une offre culturelle. On pense naturellement au Louvre Abou Dhabi qui est effectivement un superbe bâtiment construit par Jean Nouvel avec de belles expositions organisées par Le Louvre.
Mais aujourd’hui, c’est le seul des cinq grands musées qui devaient être construits dans cette langue de terre désertique en bordure de mer. Et il n’y a pas véritablement d’autres musées à Abou Dhabi, ni à Dubaï, l’émirat voisin à 50 km d’Abou Dhabi.
Bien sûr, les deux villes organisent des manifestations culturelles comme des foires d’art contemporain ou des festivals de la fauconnerie, mais ce sont par définition des manifestations temporaires.
Alors, pourquoi ce guide ? Eh bien tout simplement – je pense - pour faire de la communication, fabriquer de l’image. On sait que Dubaï et Abou Dhabi préparent depuis quelques années « l’après pétrole », et comptent notamment sur le tourisme balnéaire et culturel pour diversifier leurs sources de revenus. Ils ont construit pour ce faire à marche forcée de très grands hôtels luxueux en bord de mer, ils ont développé deux compagnies aériennes de classe internationale, ils font la promotion de packages touristiques. Et il faut reconnaître que cela plaît à beaucoup de gens, notamment ce qu’on appelle le tourisme d’affaires mais cela n’a vraiment rien de pittoresque. Et donc quoi de mieux qu’un Guide Vert Michelin, qui accrédite l’image d’une offre culturelle dense, pour donner l’impression que des autoroutes dans le désert c’est un peu la même expérience que les canaux à Venise !