PARIS [30.12.16] - Une fois n’est pas coutume, c’est dans le rétroviseur qu’il faut choisir les émissions culturelles de la semaine. Mais grâce au replay il est possible de les revoir à tout moment.
Elle est partout ! Mardi, dans le pilote d'À vos pinceaux ; et jeudi, dans la finale de Prodiges. Marianne James serait-elle la « Nouvelle Star » de France 2 ? L'expression convient d'autant plus que la chaîne succombe, elle aussi, au règne de la téléréalité. Son nouveau prime time, À vos pinceaux ! s'impose comme le premier concours télévisé de peintres amateurs, une sorte de Master Chef pour artistes du dimanche. Le principe est simple : il s'agit de désigner celui des dix participants - eux-mêmes sélectionnés parmi deux mille candidats - qui aura le privilège d'exposer prochainement au Grand Palais. On sait déjà que Nathalie, la comptable, et Ada, la pédopsychiatre, sont hors-jeu. Le talent de Tim, 17 ans, le benjamin de la promotion est manifeste. C'est même un soulagement de le voir nommé premier de la classe. Face à sa touchante modestie, certains candidats agacent par leur suffisance. Durant les épreuves, les jurons fusent à tout-va, comme pour démontrer le caractère populaire des beaux-arts.
Sans jamais céder à la vulgarité, Marianne James incarne cette tentative de démocratisation de l'art. Rendre ce dernier accessible au plus grand nombre, le dêmos, tel le grand défi actuel. La légitimité de la chanteuse dans un concours de peinture reste pourtant à prouver. Ses interventions, en tant que juré dans la Nouvelle Star, et présentatrice dans Prodiges, vont de soi. Ici, son rôle ne se limite pas à celui de potiche à l'humour potache mais il interroge. Deux hommes, une femme. Ou bien France 2 s'est trompée, ou bien la chaîne cherchait une animatrice de sa trempe pour pouvoir prétendre à la parité.
À ses côtés, Bruno Vannacci et Fabrice Bousteau aiguillonnent et départagent les candidats. Le casting se justifie enfin. La chanteuse doit servir de passeur entre les professionnels de l'art, les peintres amateurs, et le public a priori ignare. Les deux experts s'avèrent toutefois assez clairs, pour pouvoir se passer d'intermédiaire. Vocalises et plaisanteries se succèdent malgré tout, toujours afin de désacraliser une discipline dite « de niche ». Bruno Vannacci se distingue par son aisance. Outre sa culture, il lui arrive d'étaler un peu de peinture sur les travaux en compétition. De son côté, le journaliste Fabrice Bousteau houspille plus timidement les candidats.
Il est heureusement loin le temps où le Loft de M6 encourageait le voyeurisme. TF1 a ensuite tenté de hausser le niveau avec la Star Academy, destinée à former et lancer de nouveaux talents. Et aujourd'hui, France 2 place la barre un peu plus haute. Ses efforts sont d'autant plus louables que la peinture demeure, à l'écran du moins, l'enfant pauvre de la culture. Pour échapper à l'entertainment, rien de tel qu'un bon documentaire. Vendredi soir, « Picasso, l'inventaire d'une vie » repasse, à 00h45, sur Planète . Produit et diffusé pour la première fois par Arte, en 2014, ce portrait est signé Hugues Nancy et Olivier Widmaier-Picasso (encore lui !), qui présentait déjà jeudi les deux derniers épisodes de la série « Trésors volés », sur France 2 ; et dont on retrouvera prochainement, sur la même chaîne, quelques interviews célébrant les 40 ans du Centre Pompidou. À suivre, tous les jours, à 20h35, dès le 16 janvier.
Jeudi, à 20h25, Entrée libre, rediffusait l'une de ses enquêtes consacrées à Léonard de Vinci. C'est ainsi que, depuis deux semaines, le magazine culturel de France 5 se propose de célébrer les fêtes, en revenant sur les meilleurs moments de l'année 2016. Cette idée semble porter ses fruits, puisque le 27 décembre, l'émission battait, avec 434 000 téléspectateurs, son dernier record d'audience. Et il ne serait pas surprenant que les chiffres aient autant souri à la Joconde.
Il n'est pas trop tard pour voir ou revoir « Tenue correcte exigée : quand le vêtement fait scandale ». Ce reportage, dédié à l'une des expositions phare du musée des arts décoratifs, revient ce soir, sur Toute l'histoire. Puis, dimanche, à 10h45 ; et lundi, à 19h51. Mini jupes, cagoules, décolletés plongeants, travestissements... Tous ces scandales, qui ont jalonné l'histoire de la mode, sont aussi une bonne source d'inspiration vestimentaire pour le 31.
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TV / Radio : la sélection du JDA - 30 décembre 2016
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Abonnez-vous dès 1 €Postes de radio et de télévision vintage - Source Photo Pexels - 2015 - Licence CC0
Marianne James © Photo Georges Biard - 2010 - Licence CC BY-SA 3.0