PARIS [23.12.16] - Si la période des fêtes donne l'occasion de rattraper des programmes que l'on a manqués, France 2 présente cependant une nouvelle émission au carrefour de l’art et des faits divers. France Musique cède, de son côté, aux Menus-Plaisirs de Versailles, tandis que France Culture trinque à la santé du Titien.
Jeudi à 23h10, France 2 lançait « Trésors volés », une série de quatre enquêtes réalisées par Guillaume Perez. Ce programme s'inspire du livre « Le Musée Invisible », où Nathaniel Herzberg raconte le destin d'œuvres d'art disparues. Un sujet auquel le présentateur, Olivier Widmaier Picasso, n'est pas insensible, puisque sa sœur a elle-même été victime d'un double vol à son domicile, en 2007. Chaque épisode, d'une durée de quarante minutes, se présente comme un thriller, avec générique tonitruant, interviews à visage découvert ou masqué, et scènes nocturnes mêlant le hululement d'une chouette au bruit d'une fenêtre brisée et au tintement inquiétant d'une cloche.
Les deux premiers sujets étaient consacrés à une sculpture de Dora Maar, arrachée au square Laurent Prache en 1999, et à cinq toiles dérobées au Musée d'art Moderne de la Ville de Paris en 2012. Les deux dernières émissions, diffusées jeudi 29 décembre confrontent deux affaires très différentes. Dans l’une est racontée le vol d’un tableau de Rembrandt dans le Musée de Draguignan par un amoureux de cette toile qui l’a conservée pendant quinze ans chez lui. La confession du voleur, Patrick Vialaneix, recueillie une semaine avant sa mort, ne laisse pas indifférent. A l’opposé, Philippe Jamin et Youssef Khimoun ont dérobé cinq Corot au Musée de Semur-en-Auxois avant de les vendre à la mafia japonaise par simple cupidité.
Le 9 novembre, toujours sur France 2, « Stupéfiant ! » rassemblait 698 000 spectateur, un record, que les mauvaises langues attribuent à l’ex-acteur du porno Rocco Sifredi. Léa Salamé diffusait également une enquête sur le Marfa, qui mérite d'être vue ou revue en replay. Le journaliste Florent Muller a su tirer le meilleur de ses interlocuteurs. La directrice de la Fondation Chinati relate avec saveur sa première rencontre avec l'œuvre de Donald Judd. Le fils de ce dernier explique lui que : « Ses travaux les plus radicaux, en contreplaqué ou métal, ne se contentent pas d'occuper l'espace qui les entoure, ils le déterminent ». Un garde-frontière inspire au journaliste un détour par l'ancien hôpital militaire où s'expose Robert Irwin, et une conclusion cependant peu pertinente sur l'art contemporain, point faible du reportage. « Dans l'art contemporain comme dans le minimalisme, c'est toujours à vous de voir ».
Samedi, à 12h30, sur France Musique, Philippe Venturini reçoit Jérôme de La Gorce, qui publie le catalogue de l'exposition versaillaise « Fêtes et divertissements à la cour » ainsi qu'un ouvrage sur l'histoire des théâtres à Versailles. Comme toujours dans « Sous la couverture », la discussion est entrecoupée d'extraits musicaux. Michel-Richard de Lalande, André Campra... Et Lully ? Pour une fois, il s'agissait d'associer d'autres compositeurs au règne de Louis XIV, le père des salles polyvalentes. Bals, banquets, spectacles devaient pouvoir tenir dans un même espace, sous réserve de quelques changements de décor. S’agissant des décors, il en est un que l'historien recommande d'aller voir, en ce moment, à Versailles. C'est le temple de Minerve, conçu pour la reprise de l'opéra Thésée à Fontainebleau (1765). Il vient tout juste d'être restauré.
Malgré le 25 décembre, une nouvelle émission des « Regardeurs » est diffusée sur France Culture dimanche à 14h. Jean de Loisy et son invité Philippe Morel décortiquent La Bacchanale des Andriens de Titien. Après une description méticuleuse de cette œuvre, le duo explique en quoi le peintre s'est affranchi du texte de Philostrate qu'il était censé illustrer. « Qui boit et ne reboit, ne sait que boire soit ». Cette inscription invite à une beuverie à base de vins épais. C'est pourtant un clairet, « gage d'une consommation modérée », que brandit l'un des Andriens drapés de blanc. Quid des personnages dénudés ? Font-ils partie du cortège divin ? Qui signe la partition musicale, en bas du tableau ? Adrien Willaert, dont l'une des compositions passe en fond ? Pourquoi ? Morel semble avoir réponse à tout. Il laisse pourtant une part de mystère suffisante pour entretenir l’attention.
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TV / Radio : la sélection du JdA - 23 décembre 2016
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