Le rôle crucial de la sculpture dans les développements de l’art moderne est souligné par Rosalind Krauss dans un ouvrage qui fait date.
À travers sept études qui se suivent chronologiquement et conceptuellement, il s’agit pour l’auteur de redéfinir "la catégorie générale de l’expérience qu’occupe la sculpture". Pour ce faire, et contrairement aux analyses qui sont couramment proposées, il convient de ne pas séparer les dimensions spatiales et temporelles, mais de traquer la nature des liens qu’elles entretiennent dans l’art du vingtième siècle. Rosalind Krauss a choisi de substituer à une vision synthétique des études de cas particuliers mais représentatifs. La Porte de l’Enfer et le Balzac de Rodin fournissent les prémisses d’une analyse, qui s’applique entre autres au Futurisme, au Constructivisme, au Ready-made, au Surréalisme et au Land Art. Les descriptions minutieuses, et parfois exagérément "scientifiques", sont toujours sous-tendues par l’idée que la sculpture moderne est indiscutablement anti-illusionniste. Exploitée avec un dogmatisme intransigeant, cette idée force du formalisme américain rend ses analyses répétitives, et parfois caduques. D’autant plus que l’auteur s’interdit de recourir aux matériaux de l’historiographie. Ce qui lui fait parfois commettre des bévues quand, par exemple, elle propose des interprétations désastreuses des calembours de Duchamp, faute d’y avoir regardé à deux fois.
Rosalind Krauss, Passages, une histoire de la sculpture de Rodin à Smithson, éditions Macula, 320 p., 200 F.
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Rosalind Krauss : « Passages, une histoire de la sculpture de Rodin à Smithson »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°38 du 16 mai 1997, avec le titre suivant : Rosalind Krauss : « Passages, une histoire de la sculpture de Rodin à Smithson »