Paul Signac

Historienne de l’art, ancienne directrice du Musée d’Orsay, directrice des Musées de France, Françoise Cachin est aussi la petite-fille de Paul Signac. Autant dire que l’ouvrage se distingue par la rigueur de ses informations comme par sa volonté de dresser le portrait le plus juste d’un artiste profondément engagé dans son époque.

Le cœur de l’ouvrage est consacré au catalogue raisonné avec ses 611 peintures, encadrées par deux textes. Le premier, écrit par Françoise Cachin, se veut une courte biographie de l’artiste. On y découvre que ce maître du néo-impressionnisme, fasciné par l’impressionnisme avant sa rencontre décisive avec Seurat en 1883, fut l’un des grands théoriciens de la couleur au point d’influencer toute une génération de jeunes artistes. Le second texte, rédigé sous forme de chronologie par Marina Ferretti-Bocquillon, fait apparaître un Signac inconnu, épicurien, adorant naviguer et voyager, tissant de multiples relations avec les diverses avant-gardes européennes. Président dès 1908 du Salon des Artistes Indépendants, Signac fut aussi, malgré son intransigeance théorique, un grand défenseur des jeunes générations, organisant périodiquement de vastes expositions. Sa sensibilité libertaire le conduit également à s’impliquer dans les querelles politiques. Dreyfusard passionné en 1897, il reste en 1934 l’un de ceux que l’on retrouve aux côtés de Gide dans le Comité de vigilance des intellectuels anti-fascistes.

Rarement l’austère exercice du catalogue raisonné n’aura donné, à ce point, un ouvrage vivant. Rappelons au passage que Marina Ferretti et Charles Signac, le gendre de l’artiste, ont publié un ouvrage sur les dessins et aquarelles de Signac aux éditions de la Martinière.