Pourfendeur d’une culture érigée en religion dans une France devenue « centre de loisirs », Marc Fumaroli, décédé en juin dernier, ne cachait pas sa détestation pour la démocratisation de la culture.
Nous ne lui en voudrons pas, l’académicien, gardien d’une élite, avait ses arguments qu’il savait bien affûtés. Lire les arts dans l’Europe d’Ancien Régime, son dernier livre sur l’art, en porte les armes, même si ce n’est pas son sujet. Sous sa belle reliure rouge défendant l’héritage des temps anciens, ce bel ouvrage illustré rassemble en effet articles, essais et réflexions critiques sur l’histoire des arts des XVIIe et XVIIIe siècles classés par chapitres : « Baroque et classicisme » et « Rocaille et néoclassicisme ». Au croisement de la peinture, de la littérature et de la politique, Marc Fumaroli se concentre ici sur Poussin, là sur Vélasquez, ailleurs sur Rubens et les Carrache. Il n’y cache pas sa méfiance des étiquettes (le baroque, par exemple), et voit dans l’arrière-plan de La Crucifixion de Guido Reni la lumière sacrée des toiles abstraites de Mark Rothko. On en finit presque par oublier le polémiste pour déambuler, avec ce fin spécialiste du Grand Siècle, dans une histoire érudite des arts.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Lire les arts