Quel mystère recèle le génial Léonard ? L’homme inspire les romanciers autant qu’il passionne les lecteurs, comme en témoigne le Da Vinci Code de Dan Brown, vendu à quelque 86 millions d’exemplaires dans le monde ! Et avec le 500e anniversaire de sa mort, le peintre du plus célèbre tableau occupe cette année une place de choix sur la scène littéraire.
Le Cheval des Sforza de l’Italien Marco Malvaldi, qui paraît traduit en français au Seuil, est déjà un best-seller dans son pays, où plus de 100 000 exemplaires ont été vendus [272 p., 21 €]. Ce roman historique nous plonge au cœur de Milan, sous le règne de Ludovic le More, après la mort de Laurent le Magnifique. Léonard de Vinci y travaille à un monumental cheval de bronze pour honorer Francesco Sforza. Bientôt la fiction prend le pas sur l’histoire : un cadavre vient jouer les trouble-fête, et voilà Léonard de Vinci devenu enquêteur, levant le voile sur les intérêts obscurs des puissants… Qu’importe si Léonard aurait répugné à se salir les mains dans l’élucidation d’un crime sordide : le style est efficace, les dialogues vivants et l’intrigue bien ficelée. L’histoire du livre de Francesco Fioretti, Le Livre perdu de Léonard de Vinci, est plus complexe [HC Éditions, 255 p., 22 €]. Dès les premières pages, on frémit lorsque Salaï, l’assistant chéri de Léonard, dont le surnom évoque le « petit diable », surgit dans l’atelier avec une main coupée, qu’il a trouvée par hasard. À qui appartient-elle ? Là encore, Léonard de Vinci se transforme en enquêteur, partant sur les traces de l’assassin et de manuscrits volés, avec le mathématicien Luca Pacioli. Une occasion – une fois de plus –, de nous plonger dans l’Italie de la Renaissance. Les lecteurs devront cependant être attentifs pour ne pas se perdre tant l’intrigue est complexe et, surtout, s’intéresser aux mathématiques pour goûter le roman. Cependant, pour nous maintenir en haleine, la fiction est à peine nécessaire. Deux romans français autour de la Joconde en témoignent. Avec Dans les yeux de Mona Lisa, Alain Le Ninèze donne la parole au célèbre portrait, qui raconte avec fraîcheur et dans un style alerte sa rocambolesque histoire, de sa naissance dans l’atelier du maître à nos jours, entrelaçant son récit avec une intrigue contemporaine piquante [Ateliers Henry Dougier, 187 p., 16 €]. Dans Le Vol de la Joconde, Dan Franck se concentre quant à lui sur l’événement qui conféra au chef-d’œuvre la notoriété qu’on lui connaît aujourd’hui : son vol au Louvre en 1911 [Grasset, 200 p., 17 €]. Parmi les suspects : Apollinaire et Picasso. Autour de cet événement qui défraya la chronique, Dan Franck construit un texte lumineux et plein d’humour, qui nous entraîne dans la cavale (imaginaire) des deux amis, dans le Paris bohème du début du XXe siècle.
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Les romans de Léonard
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°727 du 1 octobre 2019, avec le titre suivant : Les romans de Léonard