Ainsi sont les grands hommes, trop grands pour n’être que des hommes.
Mais à force d’héroïsation et de canonisation, que devient l’humanité, celle qui s’écrit entre les lignes et affleure au royaume des nuances ? Avec une langue enlevée, apte à habiter les angles morts et à fouiller les détails, Philippe Costamagna explore les goûts de Napoléon, que ceux-ci soient mobiliers (le style Empire, évidemment), artistiques (le collectionneur plus que le contemplateur), et sentimentaux (de Joséphine à Marie-Louise, en passant par Béllilote).
Remarquablement, le directeur du Palais Fesch d’Avignon consacre des pages savoureuses aux préférences culinaires de l’Empereur, mangeur aussi frugal que véloce, amateur de lasagnes et de rouget pourvu que les plats fussent beaux, et à sa dilection livresque, qui lui vaut de rencontrer Goethe en 1808, de dévorer les gazettes et d’admirer les chants gaéliques d’Ossian. Chemin faisant, ce livre fluide et subtil met autour du nom cyclopéen de Napoléon de la chair et de la sève : ainsi va la littérature parfaitement incarnée.
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Les goûts de Napoléon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°744 du 1 juin 2021, avec le titre suivant : Les goûts de Napoléon