Photographiés depuis plusieurs décennies par Roland et Sabrina Michaud, coupoles et minarets de l’Asie musulmane scintillent sous le feu de leurs faïences turquoises… lorsque le temps ou le guerre les ont épargnés. Michael Barry, grand spécialiste de l’Afghanistan, nous en brosse le panorama, et traduit du perse Le Pavillon des sept Princesses, admirable poème courtois.
Emmitoufflés de houppelandes bariolées, des centaines de fidèles se hâtent vers le bassin de la Grande mosquée. Nous sommes à Hérât, en Afghanistan, florissante étape sur la Route de la Soie, qui abrita, depuis le XVe siècle, le plus célèbre atelier de faïences de cette région, aux confins actuels de l’Iran et du Turkménistan.
"Hérât si méconnue, Hérât si maltraitée", comme s’obstine à le répéter Michael Barry, chercheur en langues et civilisations musulmanes, qui fut consultant pour l’Onu et coordinateur des missions de Médecins du Monde jusqu’en 1994, dans ce pays ravagé par l’invasion soviétique et les luttes partisanes. De ces minces pellicules d’azur masquant la frêle pauvreté du matériau sous-jacent (de simples blocs d’argile cuite), les neiges de l’hiver, les souffles de l’été, mais aussi les bombardements ont parfois détruit les admirables décors.
D’où l’émotion engendrée par ce livre, auquel font écho des photographies prises de Samarcande à Ispahan, de Tabriz à Ankara… Traduit pour la première fois en français, Le Pavillon des sept Princesses, roman perse du XIIe siècle, prolonge cette plongée mystique dans l’Islam et nous révèle les symboles cosmiques du langage ancestral des céramistes.
Faïences d’azur, photographies de Roland et Sabrina Michaud, textes, traductions et calligraphies de Michael Barry, 315 p., Imprimerie Nationale, 550 F.
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Le mirage des faïences d’azur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Le mirage des faïences d’azur