Photographie - Il faut imaginer l’émerveillement des milliers de visiteurs de l’Exposition universelle de 1889, qui, à l’ombre de la tour Eiffel flambant neuve, découvraient des images du monde en couleurs selon le nouveau procédé Photochrom. Invention du lithographe suisse Jakob Schmid, le brevet d’invention avait été déposé un an plus tôt, en janvier 1888 ; sa médaille d’or obtenue à l’Exposition devait le faire partir à la conquête du monde entier… Pour l’exploitation nord-américaine, c’est ainsi la Detroit Photographic Company qui en acquiert les droits, en 1897. Celle-ci gardera jalousement secrète la technique, pourtant lourde (la production d’images nécessitant l’intervention de plusieurs artisans : photographes, polisseurs de pierre, lithographes et retoucheurs). Car le Photochrom n’est pas un procédé de photographie en couleurs comme le sera l’Autochrome des frères Lumière, mais un procédé photolithographique de coloration des tirages noir et blanc, d’où cette couleur irréaliste qui séduira les touristes, mais qui précipitera la disparition du procédé quelques décennies plus tard. Entre-temps, le Photochrom a fait les beaux jours de la Detroit Photographic Company, qui a produit jusqu’à sept millions d’images par an, cartes postales de New York, des grands lacs américains et du Canada, avant d’être placée en liquidation en 1932. Plusieurs centaines de ces images sont ici réunies par Taschen dans l’un de ces ouvrages grand format qui font la réputation des éditions, et qui nous permettent de revivre la naissance de l’Américain moderne : la construction du Flatiron et du métro new-yorkais, quand les chutes du Niagara n’étaient pas encore le spot touristique qu’elles sont devenues depuis…
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La naissance de l’Amérique
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Abonnez-vous dès 1 €Marc Walter, Sabine Arqué, An American Odyssey, éditions Taschen, 612 p., 150 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°673 du 1 novembre 2014, avec le titre suivant : La naissance de l’Amérique