PARIS
Georges de La Tour (1593-1652) est de ces artistes dont raffole l’histoire de l’art.
Si les historiens ont la preuve certaine de l’existence du peintre lorrain – en dépit de celle d’un autre Georges de La Tour, seigneur de Puxe et de Jeandelize, avec lequel il a été parfois confondu –, ils savent en revanche peu de choses de son travail. Du peintre, nous savons ainsi que son mariage avec Diane Le Nerf lui permit de gravir un échelon dans l’échelle sociale et qu’il s’installa à Lunéville en raison de l’absence d’autres peintres « aux alentours », mais nous ne connaissons en revanche rien de sa formation. Où Georges de La Tour fut-il formé et dans quel atelier ? Quel(s) voyage(s) accomplit-il, à Rome ou dans les Flandres ? Et quelles furent ses influences ? Dans un texte d’une belle fluidité, Robert Fohr pose ces questions en tentant quelques hypothèses. Les lecteurs plus âgés se souviendront qu’elles furent déjà formulées dans une première édition de Georges de La Tour, Le maître des nuits, en 1997. Les autres découvriront ce texte dans sa réédition corrigée et mise à jour qui paraît en 2018 aux éditions Cohen & Cohen. Éditée dans un très beau volume relié sous coffret, cette monographie fait la synthèse des connaissances sur le peintre, dont on se souvient qu’il fut parfaitement inconnu du public avant l’exposition des « Peintres de la réalité » à l’Orangerie en 1934 – au XIXe siècle, aucun tableau ne lui était attribué dans les collections des musées français ! L’auteur y maintient ses hypothèses, regrettant parfois qu’elles n’aient pas été suivies depuis 1997, à l’instar de la possible formation de La Tour à Paris. Servis par une mise en page élégante, la nouvelle édition de Georges de La Tour, Le maître des nuits, récompensée en octobre par le Prix de l’académie des beaux-arts Paul Marmottan 2018, s’impose tant par la qualité de son texte que par celle, exceptionnelle, accordée à la photogravure et à l’impression, où les reproductions d’œuvres de La Tour voisinent avec celles de ses contemporains : Champaigne, Metsys, Callot, Caravage, Honthorst, Bellanger, etc.
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Georges de La Tour, Le maître des nuits
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°718 du 1 décembre 2018, avec le titre suivant : Georges de La Tour, Le maître des nuits