Gauguin, révélé

Par Colin Lemoine · L'ŒIL

Le 26 juin 2014 - 140 mots

Etude Grand spécialiste du symbolisme, et notamment d’Odilon Redon, l’historien de l’art Dario Gamboni s’évertue depuis toujours à explorer ces périodes qui, complexes, se distinguent par leur richesse et leur polysémie.

Mieux, par leur « ambiguïté ». Le présent ouvrage qu’il consacre à Gauguin ne déroge pas à la règle, à cette règle exigeante qui le voit convoquer des territoires exogènes – psychologie, ethnologie, théologie –, exhumer des indices enfouis, célébrer des formes archaïques – céramiques, primitives, cryptées. Par son équivocité plastique, par son indétermination lexicale, la création de Gauguin fait de l’obvie une terre étrangère où rien ne saurait être donné d’emblée. Quand tout échappe au registre de l’évidence primesautière. Son amour comme sa science des procédés anthropomorphiques, des homologies visuelles et des contiguïtés syntaxiques font de l’artiste un magicien parabolique et de Gamboni l’un de ses meilleurs exégètes.

Dario Gamboni, Paul Gauguin au « centre mystérieux de la pensée », Les Presses du réel, coll. « Œuvres en sociétés », 416 p., 34 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : Gauguin, révélé

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