Il arrive parfois qu’il faille attendre plusieurs décennies pour profiter de la traduction d’ouvrages parus auparavant dans d’autres pays. Ainsi, Colin Rowe avait-il regroupé en 1976 sous le titre Mathématiques de la villa idéale une série d’essais écrits entre 1947 et 1961, aujourd’hui traduits.
Toutefois, ces essais n’ont rien perdu de leur pertinence. Soulignant les contradictions de la “théorie orthodoxe” de l’architecture moderne, il met en évidence les stratégies convergentes d’architectes apparemment aussi éloignés que Palladio et Le Corbusier. Tous deux “partagent un critère commun, d’ordre mathématique, que Christopher Wren a défini comme étant la beauté ‘naturelle’”, note l’auteur dans une analyse conjointe de la Malcontenta et de la villa Stein à Garches. Quant à Mies van der Rohe, son Crown Hall “apparaît comme le pendant contemporain de la villa Rotonda”. Une analogie à rechercher dans le plan et le retour à une “centralisation de l’espace”. D’autre part, porté par une rare érudition, considérant le choix contemporain des matières, des surfaces et des ornements, ainsi que la dissonance causée par la juxtaposition d’éléments d’échelles différentes, il trouve de singuliers échos du maniérisme dans l’architecture moderne.
- Colin Rowe, Mathématiques de la villa idéale et autres essais, éd. Hazan, 272 p., 100 ill. n&b, 175 F. ISBN 2-85025-717-6.
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De Palladio à Le Corbusier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°108 du 30 juin 2000, avec le titre suivant : De Palladio à Le Corbusier