Buren dans l’œil du cyclone

Un an après l’exposition personnelle de Daniel Buren au Guggenheim Museum, à New York, en 2005 (lire le JdA no 212, 1er avril 2005), Arte revient sur l’événement à travers un documentaire tourné durant les préparatifs. Ce flash-back est l’occasion de retracer l’histoire qui lie depuis trente-cinq ans l’artiste français au musée américain, sur un air de « Je t’aime. Moi non plus »… En 1971, Daniel Buren est invité pour la première fois au musée qui organise sa sixième « Exposition internationale ». La polémique éclate autour de son œuvre, car cette toile haute de 20 m impose une linéarité opaque à la spirale lumineuse du monument conçu par Frank Lloyd Wright. Peinture-sculpture est retirée le jour précédent l’ouverture de l’exposition. Trente ans plus tard, Daniel Buren accepte une seconde invitation du musée, pour lequel il va produire une vaste intervention in situ. Le projet n’aboutit qu’en 2005, sous la forme d’un grand cube de verre qui vient perforer le bâtiment.
Le documentaire reste neutre sur le déroulement de ces événements. Même si quelques tensions transparaissent toutefois en filigrane… Devant la caméra, Daniel Buren revient avec enthousiasme sur son projet et révèle, à l’appui de croquis, le cube gigantesque qu’il a conçu pour enserrer les courbes du musée. Les douze tonnes de miroirs, montés en une tour, réfléchissent l’architecture du musée, tandis que les vitres de la coupole et des Thannhauser Galleries se teintent de multipes couleurs. Rythmé par le son du musée, ce documentaire rend un bel hommage à une intervention qui s’est d’emblée inscrite parmi les morceaux de bravoure de Buren.