GENEVE / SUISSE
« Chaque année, nous proposons un projet monumental de type muséal (Anthony McCall cette année, Sol LeWitt en 2016). »
Quel bilan tirez-vous de l’évolution d’Art Genève depuis 2012 ?
Le bilan est objectivement positif. En 2012, nous commencions vraiment une aventure, avec 4 000 visiteurs. On ne savait pas du tout si cela allait marcher. Pour cette édition, nous avons dépassé les 20 000 visiteurs. Sur le plan qualitatif, il suffit de regarder le sérieux et l’ambition de la programmation. Et cette année encore, le retour des galeries est excellent.
Art Genève propose une échelle différente d’autres salons ; était-ce le projet initial ?
J’étais galeriste avant d’avoir la chance de développer ce salon. J’avais bien observé en participant à des foires internationales importantes certaines fragilités. Il était clair pour moi que, pour développer un salon à Genève et en Suisse romande, il fallait conserver un bon équilibre entre le nombre d’exposants et le potentiel d’acheteurs. De plus, lorsque vous n’êtes pas trop grand, vous arrivez à faire les choses différemment.
La présentation est particulièrement soignée, les allées sont larges, on n’a pas l’impression d’étouffer. Cela nous permet aussi de présenter une certaine mixité. Nous ne sommes pas obligés de présenter une section d’art moderne, une autre de design, une autre encore confiée à un commissaire… On parvient à mélanger les courants et les périodes en créant un dialogue dynamique sans tomber dans le chaos ni devenir un fourre-tout.
Cette diversité permet, au passage, de mettre en avant la création suisse. Est-ce également un parti pris ?
Nous ne misons pas que sur des « grandes marques » internationales, ce qui me semble actuellement devenu dangereux. Il faut garder une sincérité par rapport à la région. Nous avons en ce sens défini un quota de galeries nationales. Certains collectionneurs estiment que c’est la meilleure foire suisse ! Une autre particularité d’Art Genève, c’est son programme institutionnel, peu fréquent dans cette proportion (20 % des stands) dans les autres foires. Le pourtour du salon est constitué de stands non commerciaux, des musées, des fondations privées. Chaque année, nous proposons un projet monumental de type muséal (Anthony McCall cette année, Sol LeWitt l’an passé), qui nécessite une très grande préparation, et qui est d’ailleurs plus grand que dans le secteur « Art Unlimited » à Art Basel, par exemple. À Genève, il est vraiment important de le faire. On n’est pas à New York et c’est aussi, je crois, le rôle de la foire de présenter de l’institutionnel solide plus que des stands documentaires.
Souhaitez-vous grandir ?
Sincèrement : non. Le marché est suffisamment volatil dans sa globalité pour nous inciter à conserver cette échelle de salon et renforcer notre présence. À la base, nous avons créé le salon car nous estimions que nous avions dans l’arc lémanique un vrai public de collectionneurs exigeants pour ce type de foire. Nous avons aujourd’hui plus de collectionneurs internationaux, notamment des cercles d’amis des musées.
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Thomas Hug : « Présenter de l’institutionnel solide »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°473 du 17 février 2017, avec le titre suivant : Thomas Hug : « Présenter de l’institutionnel solide »