STRASBOURG - Voilà vingt ans qu’Art Strasbourg, devenue « St-Art », a été fondée, une longévité à relever au sein d’un paysage où les foires meurent parfois aussi vite qu’elles sont créées.
Mais l’événement, à la qualité très inégale, avait besoin d’un second souffle. GL Events, organisateur de Docks Art Fair, entré au capital de Strasbourg Événements en 2014, souhaite ainsi voir la foire franchir une nouvelle étape. Dans cette optique, la société instaure dès l’édition 2015 un plan stratégique sur trois ans pour renforcer sa place sur la scène française et européenne. « C’est une évolution, pas une révolution », indique Jean-Eudes Rabut, président du directoire de Strasbourg Événements. « Le salon marche très bien, il s’agit d’une relecture, il faut parfois un œil neuf », précise Patricia Houg, sa conseillère culturelle.
Sectorisation
Parmi les changements, figure l’invitation d’une institution parisienne : la Maison européenne de la photographie présente cette année une exposition de Bettina Rheims, assortie d’un programme vidéo (Zhenchen Liu, Clorinde Durand et Beatrice Pediconi). La foire, très axée sur la peinture, crée par ailleurs un pôle photo, où le visiteur peut s’attarder devant les portraits de Seydou Keïta ou de Malick Sidibé (galerie Maxanart, La Bastide-Clairence), et un espace éditions où il peut acquérir des estampes d’Hervé Di Rosa (L’Estampe, Strasbourg) ou d’Alain Clément (Bucciali, Colmar). Une sectorisation des exposants selon les courants artistiques a également été mise en place. « Cela va permettre d’améliorer la lisibilité et la qualité de la foire », escompte Jean-Eudes Rabut. Dans l’espace consacré au street art, figurent ainsi l’inévitable JonOne (galerie Berthéas-Les Tournesols, Saint-Étienne), mais aussi des artistes peu vus en France tel le Brésilien Fernando Chamarelli (Bear Galerie, Uzès). Un secteur « historique » accueille des poids lourds tels que Georg Baselitz, Yayoi Kusama (galerie Mathieu, Lyon) ou César (galerie Najuma, Marseille). La foire renforce aussi les services proposés à ses visiteurs avec un volet de conseil, notamment sur la défiscalisation des achats d’œuvres. « Nous souhaitons intéresser les entreprises leaders à Strasbourg, et susciter des collections d’entreprise », explique Patricia Houg.
Absence de Ritsch-Fitsch
Forte de ces nouvelles orientations, St-Art a réussi à attirer près de 90 galeries, un nombre stable par rapport à l’an dernier, de même que son taux de renouvellement, de 30 %. La répartition géographique reste également inchangée, avec près de 70 % de galeries françaises. Si la foire attire des exposants espagnols et italiens (respectivement 9 et 7 galeries), elle ne joue pas la carte du bassin rhénan, pourtant l’une des régions les plus dynamiques en Europe, et ne fédère que peu de galeries issues des pays immédiatement frontaliers : on dénombre seulement deux allemandes, quatre belges et aucune suisse. Le programme n’a pas réussi non plus à reconquérir les piliers de la foire partis l’an dernier, ainsi du strasbourgeois J.-P. Ritsch-Fisch, ex-membre du comité de sélection, ou de Jean Brolly, également originaire de la ville. Quant au programme hors les murs annoncé, il se contente d’une mise en avant des œuvres installées de façon pérenne en extérieur, dans la ville, indépendamment de la foire.
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St-Art négocie un virage
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Abonnez-vous dès 1 €Du 27 au 30 novembre, Parc Expo Wacken, 7, place Adrien-Zeller, 67000 Strasbourg, tél. 03 88 37 21 46, tlj 11-20h, jusqu’à 21h le 27 novembre, 19h le 30 novembre, www.st-art.fr, entrée 16 €.
Légende photo
Fernando Chamarelli, Dusk on the marajo island, 2015, acrylique sur toile, 90 x 60 cm. Courtesy Bear Galerie, Uzès.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°445 du 13 novembre 2015, avec le titre suivant : St-Art négocie un virage