Dans un contexte difficile, la jeune foire a attiré les visiteurs mais un peu déçu côté ventes.
PARIS - Les multiples décuplent. Longtemps boudées en France, les éditions limitées ont fédéré une série d’événements en 2015 : édition inaugurale de Multiple Art Days à la Maison rouge, nouveaux épisodes des ventes Limited Edition chez Artcurial, lancement d’un format similaire sous l’égide de Mathieu Mercier chez Piasa, exposition à la Galerie des galeries… Pour clore cette année, la foire Soon (le Salon de l’œuvre originale numérotée) montée par l’équipe de Drawing Now, proposait la deuxième édition de son format intimiste consacré aux œuvres originales numérotées et signées. L’événement permettait au public d’acquérir des œuvres contemporaines à prix réduit, aux éditeurs de trouver un canal de distribution et aux galeries de montrer des pièces qu’elles n’ont guère l’occasion de faire voir.
Soon occupait cette fois les trois étages du Bastille design center, dont un sous-sol peu avenant, car il avait augmenté la voilure : 29 exposants contre 23 l’an dernier, toujours en majorité français. « Pour présenter des éditions, le lieu et le format sont idéaux, permettant de faciliter les échanges », explique Carine Tissot, codirectrice du salon. Dans le contexte difficile des attentats, s’ajoutant au week-end électoral, la foire a réussi tant bien que mal à tirer son épingle du jeu. Malgré quelques propositions bancales, la qualité était plus homogène que l’an dernier, et l’ambiance toujours chaleureuse. La fréquentation, en hausse, cumulait 3 000 visiteurs, dont une partie croissante de néophytes, comme l’indique la forte augmentation de la billetterie payante. « J’ai noté plusieurs premiers achats d’œuvres, que j’étais très heureux d’accompagner », confie Benoît Porcher, venu présenter sa plateforme en ligne Prints, things, and books by artists.
Ralentissement des ventes
Première cette année, la foire accueillait une belle sélection d’œuvres prêtées par la BnF, mêlant les travaux d’Ed Ruscha, Barthélémy Toguo ou Jean-Michel Alberola. Un nouveau prix Soon a été remis à l’artiste Mathieu Dufois. Aux côtés des livres, objets ou bijoux (ou même livres-objets tels le Locus Solus d’Othoniel édité par Dilecta) l’estampe avait la part belle. Les figures historiques, chez Catherine Putman (Pierre Buraglio, Geneviève Asse), Lelong (Ernest Pignon Ernest, Karel Appel) ou Claudine Papillon (Dieter Roth) côtoyaient les artistes plus contemporains, Benjamin Hochart sur le stand de l’URDLA ou Claire Trotignon chez Bernard Chauveau. Mais les affaires étaient de l’avis général moins bonnes que l’an dernier. Marion Papillon, qui a vendu essentiellement les jeunes artistes Didier Trenet et Frédérique Loutz, indique que le commerce était « un peu en deçà de ses attentes ». Chez Jordan/Seydoux, ce sont Françoise Pétrovitch ou François Morellet (notamment sa sérigraphie « Recto Verso » à 1 500 euros) qui ont remporté les faveurs des acheteurs. Prints, things and books affiche un bilan « un peu moins bien que l’an dernier, mais des ventes de 5 000 à 3 000 euros », d’après Benoît Porcher. We do not work alone, lancé cette année, indique via Louise Grislain avoir « réalisé les ventes espérées » : des lampes signées Olivier Sévère, des gants de la patte de Mathieu Mercier ou des dés conçus par Claude Closky, pour des prix minimes (une dizaine à 360 euros). La prochaine étape pour Soon ? « Mobiliser les éditeurs pour que chacun montre de plus en plus de nouveautés et de jamais vu », espère Carine Tissot.
Du 11 au 13 décembre
Directeurs : Christine Phal et Carine Tissot
Directeur artistique : Philippe Piguet
Nombre d’exposants : 29
Prix du stand : de 800 à 5 000 € HT
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Soon, le charme des éditions limitées
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Abonnez-vous dès 1 €Dieter Roth, Langenthal, 1986, lithographie, édition 4-12, 83 x 64,5 cm. Courtesy galerie Claudine Papillon, Paris.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°448 du 8 janvier 2016, avec le titre suivant : Soon, le charme des éditions limitées