NEW YORK / ETATS-UNIS
Si le salon new-yorkais est désormais bien ancré dans le calendrier, son organisation et son contenu ont enregistré plusieurs remaniements depuis sa création avant de trouver la bonne formule.
NEW YORK - Mariant le design historique et contemporain, la peinture moderne et les arts décoratifs du XXe et XXIe siècles, sans oublier l’Art déco et les prémices du design de la fin du XIXe siècle, The Salon revient pour la cinquième année à l’Armory Show, du 10 au 14 novembre. « À ma connaissance, il n’existe pas d’autres foires de ce format, alliant design et art aux États-Unis », souligne Robert Vallois.
« Cinq ans auparavant, la foire accueillait pour moitié du design et de l’art mais désormais, l’accent est mis sur le design », explique Jill Bokor, directrice de l’événement. « De surcroît, poursuit-elle, nous avons depuis renforcé la présence des pièces contemporaines. D’ailleurs, la plupart des nouveaux participants en amènent. » Pour Rafael Ortiz et Christian Boutonnet (L’Arc en Seine, Paris), présents depuis le début et venus avec une table de Diego Giacometti, « c’est un salon qui évolue positivement d’année en année, aussi bien en termes de qualité (des marchands, des œuvres proposées, de présentation…) que dans la rigueur du vetting ».
Or, si le salon est devenu un rendez-vous reconnu, son histoire est mouvementée. C’est sous la houlette de Patrick Perrin et l’organisateur américain de salons Sanford Smith que naissait en 2011 le premier PAD New York. Mais suite à un conflit entre les deux partenaires, la deuxième édition n’avait jamais eu lieu. À la place, Sanford Smith s’est rapproché de certains membres du Syndicat national des antiquaires (SNA), dont Benoît Sapiro (galerie Le Minotaure) et Robert Vallois, chargés de coordonner la participation des galeries françaises. Ensemble, ils ont créé The Salon, aux mêmes dates et lieux que l’ancien PAD. Puis Dominique Chevalier a été élu à la tête du SNA. « À hauteur de 100 000 dollars, nous avions pour rôle d’amener des exposants français et organiser le vetting. En contrepartie, les organisateurs pouvaient utiliser le logo du SNA », explique-t-il. Pour l’édition de 2014, le président du syndicat s’est rendu compte que le vetting n’avait été réalisé qu’en une seule journée. « C’est trop court et comme l’organisateur n’a pas souhaité prendre une demi-journée supplémentaire et qu’il n’a pas non plus accepté que nous prenions 40 à 50 % des actions pour avoir plus de latitude, nous n’avons plus voulu associer notre nom à ce salon. » À cela, Jill Bokor rétorque : « Il y avait plus de sens pour nous de gérer seul le salon [Sanford Smith Associates], sachant que nous souhaitions étendre le nombre de galeries d’autres pays européens et que nous voulions accentuer la présence des pièces contemporaines. C’est en rafraîchissant les œuvres présentées que la foire reste incontournable pour les collectionneurs. »
Une offre plus internationale
Aussi, si aux débuts de la foire, plus de la moitié des exposants étaient français, ils ne sont plus que 11 (soit 20 %) sur les 55 participants, tandis que 21 galeries sont américaines. « Le salon s’internationalise. Ce n’est plus un événement franco-français et c’est positif », souligne Pascal Cuisinier, qui participe pour la première fois et a apporté le bureau 193 de Pierre Paulin. « La demande pour New York est forte et le mélange était nécessaire », renchérit Jill Bokor. D’où la présence de galeries anglaises, allemandes, hollandaises ou chinoises et davantage de galeries belges et italiennes que par le passé.
Sur les 55 exposants, 15 ne sont pas revenus, comme Richard Nagy ou la galerie Le Minotaure. Ils ont fait place à 15 nouveaux à l’instar de la galerie Hélène Bailly (Paris), la galerie Fumi (Londres), ou les galeries new-yorkaises Ariadne et Patrick Parrish. Outre des œuvres récentes de Zaha Hadid (David Gill Gallery, Londres), les grès émaillés de Hiroaki Taimei (Joan B Mirviss, New York) ou Cat Bench de Judy Kensley McKie (DeLorenzo, New York), il ne faut pas manquer des pièces plus anciennes comme à la galerie Vallois qui présente des ouvrages de Jean-Michel Frank, dont un meuble à deux portes, vers 1930, en chêne teinté, entièrement travaillé à la gouge. Remarquable également, le stand d’Oscar Graf dévoile vingt chefs-d’œuvre de l’Arts & Crafts américain issus d’une seule collection dont quatre meubles prêtés au Musée de Dallas en 2010 lors de l’exposition sur Gustav Stickley, à l’instar du « Music Cabinet ».
Reste à savoir si le salon, coincé entre les élections présidentielles et les grandes ventes d’art du XXe ne va pas en pâtir. « J’aurais préféré que les élections se déroulent six mois après, mais aujourd’hui, un salon ne peut s’inscrire que dans le périmètre des grandes ventes », conclu Pascal Cuisinier.
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The Salon Art Design ou l’histoire d’un périple
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°466 du 28 octobre 2016, avec le titre suivant : The Salon Art Design ou l’histoire d’un périple