Quatre commissaires-priseurs de Drouot, Éric Buffetaud, Frédéric Chambre, Antoine Godeau et Raymond de Nicolay, se sont regroupés depuis plusieurs mois autour de l’homme d’affaires Pierre Bergé. Ils mènent depuis quelques semaines des ventes aux enchères à l’hôtel Drouot, sous le nom de Pierre Bergé & associés, une nouvelle société de ventes située au 12 de la rue Drouot, en face de l’hôtel parisien des enchères. Un an après son projet de rachat de Drouot, nous avons interrogé Pierre Bergé sur ses ambitions dans le secteur des ventes publiques.
De quelle façon s‘est formée la maison de vente Pierre Bergé & associés ?
J’ai voulu monter un projet autour de la maison Drouot et autour du nom “Drouot”. Ce projet n’a pas pu réussir pour différentes raisons. Mais parce que j’ai rencontré des commissaires-priseurs avec lesquels j’ai tissé des liens d’amitiés, j’ai décidé de monter une société avec eux. Je me suis dit que, après tout, nous allions faire notre propre maison de vente. Cette maison de vente ressemble absolument aux autres maisons de vente, sauf que nous essayons d’y introduire des choses qui nous sont particulières comme notre goût, notre sens de la rigueur et notre sens de la qualité.
Qu’en est-il de votre stratégie ?
Il n’y a pas de grande stratégie. Nous verrons au fur et à mesure comment Pierre Bergé & associés va se développer et nous l’accompagnerons dans son développement. Peut-être que nous aurons un jour une antenne à New York et à Londres mais, pour le moment, cela n’est pas à l’ordre du jour. Notre priorité est de créer cette maison, de la faire fonctionner, de faire qu’elle soit une maison de qualité et reconnue comme telle, afin que les gens aient envie d’y venir pour acheter et aussi pour nous confier des objets à vendre. Sur ce dernier point, je fais beaucoup confiance aux relations que moi, comme mes associés, pouvons avoir. Nous nous sommes donnés un an pour voir comment cela se passe. Passé ce délai, nous aviserons.
Quelle sorte de patron êtes-vous au sein de votre maison de vente ?
Je n’interfère jamais dans la création des gens, ni dans leur libre expression. Je respecte beaucoup mes associés. Je suis là pour leur donner une impulsion et pour définir avec eux une politique. Mais je ne veux ni les contrôler, ni leur tenir la main.
Quatre ventes de prestige (tableaux modernes, mobilier classique, bijoux et horlogerie, livres) sont annoncées pour le mois de décembre. Sont-ce là les points forts de Pierre Bergé & associés ?
Tout à fait. Ce sont nos grandes spécialités, car nous avons les experts dans ces domaines. Mais, dans quelque temps, d’autres spécialistes pourraient venir.
Êtes-vous toujours ouvert à l’idée que d’autres professionnels vous rejoignent ?
Oui, mais très peu. Les candidats devront être des personnes de grande qualité, et reconnues. Aujourd’hui, je veux faire une petite maison de vente. Quand il y avait le choix, j’ai voulu opter pour une société de grande diffusion “de type Citroën” qui aurait été Drouot. Comme cela ne s’est pas fait, je préfère à présent me replier sur un modèle plus proche de Aston Martin ou de Rolls Royce.
L’hôtel Drouot reste-t-il un lieu de vente à privilégier ?
Bien sûr. Nous tenons l’ensemble de nos ventes à l’hôtel Drouot, et quelques autres ailleurs. J’aime beaucoup Drouot et j’ai beaucoup de respect pour ce lieu. La preuve en est : j’ai voulu regrouper tout le monde sous ce nom.
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Pierre Bergé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°157 du 25 octobre 2002, avec le titre suivant : Pierre Bergé