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Photo Basel maintient le cap

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 6 juin 2018 - 498 mots

BALE / SUISSE

Photo Basel peine à fidéliser. Le renouvellement de ses exposants est toujours important : sur les 33 galeries que le salon réunit, on dénombre cette année 20 nouvelles enseignes, soit un taux de 60 %, quasi équivalent à celui de l’an dernier. 

La foire cocréée par Sven Eisenhut et dirigée désormais uniquement par lui maintient néanmoins le cap, forte du soutien dès la première heure des galeries Baudoin Lebon, Esther Woerdehoff (Paris), Dorothée Nilsson (Berlin), Kahmann (Amsterdam), Bildhalle, Widmertheodoridis et Fabian & Claude Walter, toutes trois basées à Zurich. La direction artistique a été confiée cette année à Daniel Blochwitz, photographe et commissaire d’exposition allemand.

La proximité des espaces du Volkshaus, où s’est établie Photo Basel, avec Art Basel, conjuguée à une offre photo jugée « plus facile », jouent en sa faveur. En 2017, la galerie Catherine et André Hug (Paris) présentait ainsi des œuvres de Reine Paradis, de Mona Kuhn et de Kourtney Roy, une sélection qui a très bien fonctionné. Son retour cette année avec presque les mêmes photographes (Vincent Mercier se substitue à Kourtney Roy) confirme un positionnement sur ce qui peut séduire les collectionneurs de Photo Basel. Les choix larges de Baudoin Lebon (Robert Mapplethorpe, Lisette Model, Ayana V. Jackson, Joël-Peter Witkin) ou ceux d’Esther Woerdehoff (Martin Essl, Guillaume Martial, Fabian Unternährer ou Karlheinz Weinberger) devraient eux aussi trouver leur public.

Dominante allemande

Robert Capa, Christopher Thomas et Jeanloup Sieff, exposés chez Ira Stehmann Fine Art (Munich), nouvel entrant de Photo Basel, forment un autre joli florilège de propositions, à l’instar de Sarah Moon, Gregor Törzs et Kenro Izu à la Persiehl & Heine (Hambourg), elle aussi nouvelle en ces lieux. Les Otto Steinert, Stephen Shore, Aaron Siskind, Issei Suda ou Ray K. Metzker, sur le stand de la Only Photography-Roland Angst (Berlin), réservent d’autres belles pièces. La dominante des galeries allemandes (10 en 2018 contre 4 en 2017) est d’ailleurs une des caractéristiques cette quatrième édition où l’on relève également la présence de CLAIR By Khan, galerie de Zurich, avec des travaux de Philippe Halsman, Lee Miller, Erich Hartmann et Thomas Dworzak.

Bien que petite en taille et sans grands appuis financiers ni solides connexions dans le milieu, Photo Basel poursuit son chemin. Il est vrai que le coût du stand, porté à environ 8 000 francs suisses (6 882 €), est attractif, en particulier pour un galop d’essai. Reste à faire venir plus de collectionneurs mais aussi de conservateurs et de directeurs de musée ou d’institution photo, encore trop peu nombreux. Et aussi à convaincre plus de galeries d’outre-Atlantique pour pouvoir revendiquer une dimension internationale. En 2018, elles ne sont que deux. Et l’écart sidéral dans la qualité des travaux présentés entre la Balsa Arte (Bogotá) et la prestigieuse Aperture Foundation (New York) – qui propose des tirages à la vente – montre bien à cet égard les antagonismes auxquels la foire doit faire face pour asseoir son identité propre.
 

Photo Basel
du 12 au 17 juin, Volkshaus Basel, Rebgasse 12, Bâle, www.photo-basel.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°503 du 8 juin 2018, avec le titre suivant : Photo Basel maintient le cap

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