Paris Tableau, qui rassemblait 22 exposants au Palais de la Bourse, s’est achevé le 17 novembre sur une note positive, totalisant 6 100 visiteurs.
PARIS - De l’avis de tous, l’organisation et la présentation étaient impeccables. « Le salon a pris sa vraie stature cette année et n’est plus en phase de démarrage. Il faut des salons, la vente en boutique ne suffit plus, c’est essentiel pour l’image de Paris », commente Claude Vittet, qui a vendu Ecce Homo un triptyque d’Adriaen van Overbeke et atelier. Pour s’imposer dans le calendrier serré des foires, les organisateurs doivent déplacer les visiteurs étrangers. « Organiser un colloque (Federico Zeri) en invitant d’éminents historiens de l’art est une riche idée et permet de faire venir du monde », souligne Nicolas Joly, expert. D’ailleurs, les conservateurs sont venus plus nombreux : la National Gallery de Londres (Humphrey Wine), le Metropolitan Museum of Art de New York (Keith Christiansen), la National Gallery of Art de Washington, le Los Angeles County Museum of Art, le Museum of Fine Arts de Houston… Une trentaine au total. Le niveau des transactions varie toujours d’un exposant à l’autre, tout étant question de choix. Pour bien vendre, « il ne faut pas se tromper d’achat », explique Éric Coatalem, qui a cédé une paire d’Études de fontaine en brunaille, de François Boucher.
Les surprises sont plutôt venues des Français, les marchands étrangers, connaissant mal le milieu parisien, évitent la prise de risque. Excepté la Weiss Gallery, qui présentait une Étude de tête, de Rubens (autour de 2 millions d’euros) et une Nymphe de Lucas Cranach le Jeune (4 millions d’euros), mais repartira avec : « aucune institution française n’est intéressée ! » s’étonne Mark Weiss. La galerie Terrades, elle, a vendu neuf tableaux, dont Le Triomphe de l’Amour ou Cupidon, de Jean II Cotelle. Maurizio Canesso, a cédé Le Triomphe de la Sagesse divine sur le Démon, l’Avarice et l’Hérésie, de Domenico Piola (780 000 euros) ; Talabardon & Gautier ont vendu La Sorcière, de Luis Ricardo Falero, peinte sur un tambourin (plus de 100 000 euros) : « si on en avait eu cinquante, ils seraient tous partis ! », lance amusé Bertrand Talabardon. De Jonckheere s’est séparé de La Parabole du mariage Royal, de Pieter Aertsen (autour de 2,5 millions d’euros) ; Jean-François Heim a vendu le Château de Kronborg à Elseneur au Danemark, par Johan Christian Dahl à un client français : « Il n’y a même pas de Dahl au Louvre ! » souligne-t-il. Au chapitre des négociations en cours, Didier Aaron est en pourparlers avec un musée anglo-saxon pour Joseph d’Arimathie et Nicodème, de Jean-Baptiste Regnault ; Carlo Virgilio, qui a fait sensation avec Étude pour deux figures de Maures, du Grechetto (360 000 euros), admet avoir des contacts avec des musées français et le Portrait de Sir Thomas Wyatt, de Hans Holbein (plus de 4 millions d’euros) est convoité par un grand musée, selon la Weiss Gallery. Une difficulté réside dans le positionnement du salon : les marchands gardent-ils leurs nouveautés pour Tefaf, dans quatre mois ? Ce dilemme est légitime, compte tenu de la raréfaction des chefs-d’œuvre.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°402 du 29 novembre 2013, avec le titre suivant : Paris Tableau s’installe