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ENTRETIEN

Marie-Hélène de La Forest Divonne, galeriste : « J’ai toujours montré ce que je voulais »

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 20 septembre 2018 - 520 mots

PARIS

En mai 1988, Marie-Hélène de La Forest Divonne ouvrait la galerie Vieille du Temple dans le Marais.

Après avoir déménagé en mars 2015 rue des Beaux-Arts (Paris-6e), changé de nom pour devenir la galerie « La Forest Divonne » et ouvert un autre espace à Bruxelles, la galerie fête donc aujourd’hui ses 30 ans.

Quel bilan faites-vous de ces trente années d’activité ?

Je suis toujours là, aussi passionnée, avec la même envie de faire des découvertes, d’avoir ce rôle de passeur entre les artistes et le public. Avec en plus aujourd’hui le plaisir de l’expérience, une maturité et des moyens qui ont augmenté.

En quels termes ?

Des moyens financiers d’abord. La galerie marche bien et elle a pu se développer. J’ai eu certes plusieurs fois peur d’être obligée de fermer mais il y a toujours eu un sursaut qui a permis de redresser la barre : une vente importante, des encouragements… Ensuite, je suis de mieux en mieux entourée. Nous sommes aujourd’hui cinq employés à plein-temps (en comptant la galerie de Bruxelles) et deux à temps partiel, auxquels s’ajoutent les stagiaires.

Comment vous positionnez-vous ?

Je suis singulière, je ne me réfère pas aux modes, j’ai toujours montré ce que je voulais. Et je n’ai jamais fait des gains ma priorité. Mon métier n’est pas uniquement de vendre mais d’abord de soutenir des artistes et de monter des expositions, même si je sais qu’il faut bien vendre pour pouvoir continuer.

Participez-vous aux foires ?

Elles sont aujourd’hui un passage obligé parce que le marché est international et parce que le public vient moins dans les galeries, c’est pourquoi on est obligé d’aller vers lui. Ce qui pose la question suivante : les galeries, en tant que lieu ayant pignon sur rue, sont-elles encore nécessaires ? Je réponds oui parce qu’elles sont des lieux vivants, des endroits d’accueil, des petits musées gratuits en permanence, avec un rôle social, d’enseignement. Cela dit j’ai envie de faire plus de foires et de donner une meilleure visibilité aux artistes.

En mars 2015, vous avez quitté la rue Vieille du Temple pour venir vous installer à Saint-Germain-des-Prés. Soit le contraire de ce que font vos confrères, qui ont tendance à regagner le Marais. Pourquoi ?

Ce n’était pas une volonté. Je voulais surtout fermer mon espace de la rue Vieille-du-Temple car le quartier avait trop changé. J’en avais assez des boutiques de fringues, des touristes, de la malbouffe. Et puis je voulais m’agrandir. Mais je ne cherchais pas à Saint-Germain, je visais plutôt le haut Marais. C’est Claude Bernard qui m’a attirée ici et j’ai donc repris l’ancienne galerie d’Albert Loeb. Aujourd’hui j’aime ce quartier, il est stimulant, plus familial, et la galerie marche mieux : je fais 50 % de chiffre d’affaires en plus. Mais les frais sont plus importants qu’auparavant.

Entre-temps, vous avez aussi ouvert une espace à Bruxelles…

Je souhaitais élargir mon terrain d’activité, rencontrer de nouveaux collectionneurs, chercher une ouverture internationale. Dans un premier temps j’ai pensé me partager entre les deux espaces. C’était trop compliqué. Aujourd’hui, c’est mon fils Jean qui s’en occupe et la complémentarité avec Paris fonctionne très bien.

Galerie La Forest Divonne,
12, rue des Beaux-Arts, 75006 Paris. Exposition anniversaire : David Lefebvre et accrochage de groupe, jusqu’au 3 novembre.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°507 du 21 septembre 2018, avec le titre suivant : Marie-Hélène de La Forest Divonne, galeriste : « J’ai toujours montré ce que je voulais »

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