La sixième édition d’Art Chicago, du 8 au 12 mai, a fait la part belle à la sculpture, à la photographie et à la vidéo. La manifestation a été marquée par un volume important de ventes d’œuvres vidéo, un marché pourtant réputé difficile.
CHICAGO - Un Picasso (Maquette pour le Chicago Civic Center, vendue 6 millions de dollars), des œuvres de Calder, Balthus ou Malevitch étaient à l’affiche de cette sixième édition d’Art Chicago, qui a attiré de nombreux collectionneurs, aussi bien de Chicago – William Hokin, Stefan Edlis et Lew Manilow – que du reste des États-Unis, tels Howard Rachofsky, qui a fait le déplacement depuis Dallas, ou encore John Mac Enroe. La plupart des exposants avaient transformé leur stand en véritables petits musées, aménagés avec soin afin de mettre en valeur les œuvres présentées.
Ceux des exposants japonais étaient envahis par les sculptures phalliques et les peintures aux couleurs violentes de Yayoi Kusama. Ses œuvres étaient proposées sur le stand de la galerie Take Ishii, de Tokyo, à des prix s’échelonnant entre 24 000 et 162 000 francs. Ces travaux ont donné le ton à une manifestation qui privilégiait les peintures multicolores, la sculpture, la photographie et la vidéo. Les sculptures de George Stoll (galerie Thomas Healy, 24 à 30 000 francs) étaient très représentatives de cette sélection.
Les exposants français semblaient plutôt satisfaits, à l’image de Nathalie et Georges Philippe Vallois qui présentaient surtout des artistes hexagonaux. “C’est une des meilleurs foires que l’on ait jamais faite, s’enthousiasme Georges Philippe. Nous avons vendu de grandes œuvres sur papier et plusieurs travaux de Gilles Barbier (de sa série des Pages de dictionnaire, vendues 35 000 francs). Le Musée de Santa Barbara, qui devrait lui consacrer prochainement une exposition, a fait l’acquisition de l’un d’entre eux. Alain Bublex a lui aussi bénéficié de nombreux contacts qui devraient se concrétiser”.
Satisfaction également du côté de la galerie Daniel Templon, présente pour la première fois à Chicago, qui a vendu des œuvres d’Annette Messager, de Tony Scherman et de Ray Smith. “Les collectionneurs américains semblent bien connaître les artistes contemporains”, explique Désirée Charmant. Réactions plus mitigées de la part de Nathalie Obadia. “Il y avait moins de visiteurs que l’an passé, et nous avons un peu moins bien vendu qu’en 1997. Mais les retombées se manifestent en général après la foire”.
Les exposants britanniques avaient pour leur part un peu délaissé les Damien Hirst, Sarah Lucas et autres Dinos et Jake Chapman, au profit d’artistes plus classiques, tels Lucian Freud et Anish Kapoor, sans pour autant négliger quelques jeunes peu connus, comme Yinka Shonibare qui a vendu une de ses grandes toiles à l’Art Institute de Chicago.
De façon un peu surprenante, les œuvres vidéo ont enregistré un volume de ventes exceptionnel, et plus particulièrement les travaux non narratifs, dont ceux de Diana Thater ou David Swirner.
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L’image triomphe à Chicago
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°61 du 22 mai 1998, avec le titre suivant : L’image triomphe à Chicago