L’État doit se résoudre à délivrer le certificat d’exportation d’un dessin de Léonard de Vinci

La justice vient de trancher : le tribunal administratif de Paris a enjoint à la ministre de la Culture de délivrer le certificat d’exportation permettant la sortie définitive du territoire français de l’étude attribuée au grand maître de la Renaissance.

Découvert en 2016, au milieu d’autres feuilles dans un carton à dessins lors d’un déménagement, son propriétaire, un médecin à la retraite, a apporté le dessin chez Tajan en vue d’une expertise. La maison de ventes l’a confié à l’expert Patrick de Bayser, qui l’a alors estimé entre 8 et 12 millions d’euros. Dans la foulée, le ministère de la Culture a décidé de reconnaître l’œuvre comme « trésor national » – une procédure permettant d’interdire son exportation et lui laissant trente mois pour l’acquérir. Son offre à hauteur de 10 millions d’euros en juillet 2019 n’a pourtant pas été acceptée par le vendeur – l’estimation ayant été rehaussée entre-temps à 15 millions d’euros.

En octobre 2021, l’État a fait savoir qu’il renonçait à l’achat, n’ayant pas réuni les fonds nécessaires. Cependant, à la nouvelle demande de délivrance du certificat d’exportation par le propriétaire du dessin, l’État n’a pas accédé à sa requête, arguant d’un prétendu vol, finalement classé sans suite. Devant ce refus, le propriétaire a assigné en référé le ministre de la Culture.

Munie du précieux sésame qui lui permet d’intéresser les acheteurs étrangers, la feuille sera prochainement mise à l’encan.