La galerie Fleury se tourne vers l’art contemporain en faisant dialoguer fusain et petites sculptures en acier Corten de l’artiste.
Paris. On pourra s’étonner de voir une exposition consacrée à Bernar Venet avenue Matignon, chez des marchands spécialisés dans l’art moderne et d’après-guerre. Positionnés sur le second marché, les frères Alexandre et Richard Fleury ont en effet décidé de renouveler l’image de la galerie fondée par leur père Christian : ils empruntent aux galeries d’art contemporain une partie de leurs codes et de leur manière, à travers des expositions monographiques doublées de focus thématique et chronologique. Quitte à empiéter un peu sur le terrain de leurs confrères, sans que rien cependant ne le leur interdise. Au même moment, opérant un mouvement contraire, de grandes galeries d’art contemporain reprennent des successions, voire, comme Perrotin, ouvrent un espace consacré au second marché.
Pour cette exposition autour de Bernar Venet, les Fleury ont rassemblé une quinzaine de pièces, produites à partir des années 1980, issues de leur fonds et de collections privées, afin de constituer un dialogue entre l’œuvre graphique et les sculptures du plasticien mondialement connu pour ses arcs monumentaux en acier Corten. De grands fusains sur toile entrent ainsi en résonance, selon un principe d’association libre, avec des sculptures en acier à patine brune d’échelle domestique : lignes droites, obliques, indéterminées. Socles et coffrages encadrent le regard grâce à une scénographie qui souligne les contrastes de noir et blanc.
Si peu d’œuvres sont montrées, ce solo show est en soi un événement puisque, en dehors de son invitation à Versailles en 2011, Bernar Venet a rarement eu l’occasion d’exposer à Paris ces quinze dernières années. Deux très petits goudrons sur papier, plus anciens puisqu’ils datent de 1961, sont même mis en vente « pour la première fois », assure Alexandre Fleury. Qui regrette d’avoir dû renoncer à présenter une grande sculpture de plusieurs tonnes, laquelle aurait nécessité de sérieux aménagements, mais aurait peut-être davantage attiré l’attention sur cette exposition, dont les prix des œuvres vont de 30 000 à 250 000 euros.
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Les lignes d’acier de Bernar Venet
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°570 du 25 juin 2021, avec le titre suivant : Les lignes d’acier de Bernar Venet