La galerie Templon présente sa première exposition personnelle du peintre, soit une douzaine de ses plus récents grands formats.
Paris. Pour son entrée à la galerie Templon, Hervé Di Rosa (né en 1959) frappe fort : environ cinq ans de travail, deux sculptures et surtout quinze toiles de format important (en moyenne de 110 x 200 cm, ou 200 x 120 cm). Extrêmement variées, elles offrent une luxuriance jubilatoire et un hallucinant foisonnement de tout : des couleurs, vives, festives, de cirque, et d’autres plus sourdes de sous-bois ; des tonalités maritimes et d’autres de forêts ; des univers célestes et d’autres souterrains ; de l’archéologie, des ruines et des éléments futuristes ; des ambiances campagnardes ou cosmiques ; et une foultitude de personnages qui grouillent, certains appartenant à son vocabulaire depuis des lustres comme les « René », d’autres inédits ici rassemblés, peints et rangés sur des étagères comme dans un « storage », ainsi dans la toile Idoles et trésors. Sans oublier bien sûr les nombreuses références à l’histoire de l’art, de Brueghel aux paysages de Van Eyck, mais aussi au cinéma d’animation, à la littérature et surtout à la bande dessinée qui a toujours été l’une de ses sources – « plutôt Pepito ou Zembla que j’ai toujours trouvés plus populaires que Tintin », précise l’artiste. Et ce même si deux ou trois toiles font ici penser aux aventures du maître de Milou chez les Picaros ou lues dans L’Oreille cassée. « Chacune de mes peintures est comme la couverture d’un livre que je n’écrirai et ne dessinerai jamais », dit-il.
L’exposition est intitulée « Idoles et Trésors 2020-2024 » et porte bien son titre tant les premières comme les seconds ici convoqués résument de belle manière ce qui constitue l’univers de l’artiste depuis quarante-cinq ans, à savoir les diverses sources de son imaginaire (notamment ses souvenirs d’enfance), les différentes techniques (ici une toile recouverte de feuille d’or), les symboles, statuettes et figures rencontrés au fil de son tour du monde qui a duré une trentaine d’années pour aller à la recherche et à la rencontre de différentes cultures, de savoirs et de savoir-faire dont ses œuvres sont toujours nourries. On retrouve évidemment ici ou là de nombreux clins d’œil à des sculptures du Cameroun comme dans les toiles Idoles du désert ou Séjour archéologique [voir illustration]. Chaque tableau s’apparente ainsi à un rébus, un labyrinthe, une jungle dans lesquels il faut pénétrer, trouver son chemin et le fil conducteur pour, tel un archéologue, recoller les morceaux d’un puzzle personnel où l’on croise aussi bien Christophe Colomb que Jules Verne ou les cigares de pharaons égyptiens.
Affichés entre 40 000 et 45 000 euros pour la plupart des toiles, les prix, variant en fonction de leur format, sont très corrects pour un artiste à la déjà longue carrière, puisque Hervé Di Rosa fut dès 1981 l’un des fondateurs, avec Robert Combas, François Boisrond et Rémi Blanchard, du mouvement de la Figuration libre. L’artiste a bénéficié de près de deux cents expositions personnelles en France et dans le monde et est présent dans de nombreuses et prestigieuses collections privées comme institutionnelles.
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Les déclinaisons d’Hervé Di Rosa
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°649 du 14 février 2025, avec le titre suivant : Les déclinaisons d’Hervé Di Rosa