PARIS
La manifestation qui associe le monde de la bibliophilie et celui des antiquités revient pour sa 31e édition avec 15 % d’exposants en plus grâce au retour des étrangers.
Paris. Sous la verrière du Grand Palais, livres anciens, autographes et estampes vont à nouveau se côtoyer en avril avec des pièces d’archéologie, de Haute époque ou encore de mobilier ancien. Depuis trois ans en effet le Slam (Syndicat national de la librairie ancienne et moderne) et la CNES (Chambre nationale des experts spécialisés en objets d’art et de collection) ont noué un partenariat à la suite du départ de la Chambre syndicale de l’Estampe. « Nous seuls, libraires, ne pouvons pas occuper l’espace du Grand Palais dans son intégralité, alors il nous faut un partenaire. Or, avec les experts en œuvres d’art, il y a des passerelles évidentes. Un collectionneur de livres a bien souvent de beaux objets d’art et inversement », explique Hervé Valentin, nouveau président du Slam depuis décembre. En tout, ils sont 229 exposants (contre 200 en 2018), dont 27 libraires en plus, ce qui porte leur nombre à 173. « Parmi les nouveaux exposants, une vingtaine d’étrangers sont venus. Cette édition marque ainsi le retour des Américains – aucun n’était présent les deux dernières années –, ce qui montre que le secteur se porte bien », note le président.
La nef est donc divisée en deux : les libraires spécialisés ont investi l’aile gauche et proposent des livres ou manuscrits dans des domaines variés, ainsi que des dédicaces, autographes, éditions originales… La gamme des prix est large, de moins de 500 euros à plusieurs centaines de milliers d’euros, avec une moyenne entre 2 000 et 3 000 euros. Certains stands sont à ne pas manquer, comme celui de Christelle Gonzalo et François Roulmann, avec une exposition hommage à Boris Vian à l’occasion des 60 ans de sa mort.
Parmi les pièces réunies autour de l’écrivain, de rares documents, son seul tableau connu, ainsi que des œuvres inédites. À voir aussi, l’exposition de la collection Alain Draeger, qui propose à la vente 100 œuvres originales d’artistes avec lesquels l’imprimeur emblématique du XXe siècle a travaillé, tel un exemplaire du Jazz, 1947, de Matisse (librairie Chrétien), proposé autour de 200 000 euros ; un reçu entièrement manuscrit et signé de la main de Rubens, 1624, proposé à 80 000 euros (librairie Traces écrites) ou encore une rare édition originale de L’Escole des maris, 1661, de Molière, affichée à 9 500 euros (Librairie Bertran).
Dans l’aile droite de la nef, 56 experts essentiellement français, toutes disciplines confondues sont venus présenter leur travail d’expertise tout en proposant des pièces à la vente. Parmi les seize nouveaux participants, citons Giovanni Sarti, qui a apporté une tempera sur panneau du Maître de la Madone Strauss ; Gilles Linossier, venu avec une paire d’encoignures en satiné, attribuées à Simon Oeben, époque Louis XV et provenant du château de Chanteloup ou encore Vincent L’Herrou, qui expose des céramiques anciennes.
En marge de cette exposition-vente, une quarantaine d’experts et élèves experts de la CNES animent une galerie « Vrai ou faux, les secrets de l’expertise ». Objets authentiques et copies sont ainsi confrontés afin de déceler le vrai du faux. Un objet en ivoire côtoie un objet en os, un meuble de Le Corbusier fait face à une réédition… De quoi pimenter la visite.
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Le Salon du Livre rare et de l’Objet d’art s’étoffe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°520 du 29 mars 2019, avec le titre suivant : Le Salon du Livre rare et de l’Objet d’art s’étoffe